Toutes les villes côtières connaissent de véritables transformations de leur mode de fonctionnement durant l'été. Leurs activités redoublent d'intensité à l'image du nombre d'estivants qui y affluent. Ainsi, Sousse, Nabeul, Hammamet, Tabarka, Bizerte et les autres connaissent un véritable rush qui engendre un surplus d'activités diurnes et nocturnes. Et ce ne sont pas uniquement les touristes qui sont à l'origine de ce bouleversement. Chaque ville a ses propres habitudes estivales en fonction de l'infrastructure disponible et le Cap-Bon montre si bien cette diversité. Si Hammamet, Nabeul et Kélibia offrent une infrastructure adéquate au tourisme balnéaire et leurs hôtels sont pris d'assaut par les touristes, notamment en été, les autres villes comme Soliman, Béni Khiar, Maamoura, Korba, Menzel Témime, Haouaria, etc. offrent des opportunités pour un été en familles. Leurs villas sont prises d'assaut par les estivants de toutes les régions. Ces villages sont prisés par les Tunisois pour leur proximité de Tunis. Le développement du phénomène de villégiature chez les Tunisiens a influé sur les modèles de construction dans ces coins de la Tunisie marine. Surtout qu'il a coïncidé avec la décentralisation de l'université. Ainsi, se sont développés les phénomènes de studios qui peuvent fonctionner « deux en un » dans les villes universitaires. En hiver, ils servent à héberger les étudiants, voire les enseignants de passage (et ils sont nombreux). En été, ils sont loués pour les estivants. Un autre type de « deux en un » est aussi suivi par les propriétaires. La famille du propriétaire peut séjourner pendant l'été dans un studio et libérer la bâtisse principale s'il existe une offre intéressante de location. Elle peut, aussi, construire et louer un, voire deux studios sommairement meublés. Les Tunisiens les Algériens et les Libyens sont des locataires potentiels de ces demeures. Il suffit d'aller à Nabeul, Korba, Kélibia, ou encore Sousse, Monastir, Mahdia pour voir l'étendue du phénomène. Ce mode de villégiature est, actuellement très prisé en Tunisie, semble-t-il. La réalité montre qu'il est le plus adapté aux possibilités des estivants de la classe moyenne dont est issue la majorité des demandeurs potentiels. Loin de la surenchère dans un sens ou dans l'autre, les offres existent pour toutes les bourses et la qualité du logement, la nature de son ameublement et, surtout, sa proximité de la mer et des centres d'animation (s'il y en a) déterminent les prix. Une bonne proposition des Tunisiens ne veut pas héberger dans les hôtels. Elle préfère sauvegarder son intimité, vivre « en famille » et pouvoir recevoir ses proches et ses amis. Les Tunisiens préfèrent encore, le groupement familial pour la villégiature. Culturellement, ils vivent, encore, en « tribus » quoique de moindre dimension. Or, l'hôtel ne leur permet pas de vivre ce plaisir. Donc, ils se rabattent sur ces maisons de villégiature où deux, voire trois familles peuvent se partager le même logement et bénéficier du groupement, de la réduction des prix et de la mer. Bien qu'il n'y ait pas de statistiques officielles sur le nombre de Tunisiens qui font la villégiature dans ces logements de bord de mer, il existe des chiffres pour les Algériens qui sont près de 800.000 à adhérer à cette formule. En effet, sur plus de 950.000 Algériens passant l'été en Tunisie, 150.000 seulement ont choisi les hôtels. La proportion chez les Tunisiens est similaire. Et si la présence des Algériens est très remarquée à Sousse, Nabeul et Tabarka, les estivants tunisiens ne peuvent pas se faire différencier des autochtones de ces régions. Et une telle activité a intérêt à être organisée pour le bien de tout le monde. Il serait possible que l'administration développe de nouveaux modes de tourisme qui s'adapte à ce constat et réponde aux besoins des Algériens et des Tunisiens. Encore faut-il que ceci n'engendre pas des augmentations de prix. Les formules de maison d'hôte et d'auberge familiale peuvent être envisagées et éviter aux estivants de tourner en rond.