INFOTUNISIE – La Banque africaine de développement (BAD) s'intéresse au renforcement des capacités des pays en situation de post-conflit en vue de garantir la pérennité des institutions de l'Etat et la durabilité du développement à travers un forum organisé, mercredi 24 mars 2010, à Gammarth dans la banlieue-nord de Tunis. Outre les membres du conseil des gouverneurs de la BAD, des ministres africains chargés du dossier du développement et Mme Frannie Leautier, nouvelle secrétaire exécutive de la fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), le forum a vu participer le président burkinabé Blaise Compaoré, et M. Anastase Murekezi, ministre représentant du Chef de l'Etat rwandais. Le président du groupe de la BAD, Dr. Donald Kaberuka, a souligné à l'ouverture de cette rencontre, l'importance de «l'approche régionale adaptée» ainsi que les facilités accordées par le groupe aux pays dits «fragiles» en vue de renforcer leur capacité en cas de difficultés. Répartie par la suite sur plusieurs panels, la discussion s'est focalisée sur des témoignages et un dialogue modéré par M. James Makawa, directeur général d'Africa Channel. Evoquant le génocide qu'avait connu son pays en 1994 et dont les séquelles encore vivaces se conjuguent à la modestie des potentialités de son pays d'y faire face, le représentant du président rwandais a développé l'approche de son pays après «la catastrophe génocidaire» pour rétablir la paix sociale et reconstruire les infrastructures. En effet M. Anastase Murekezi a insisté sur l' «unité et réconciliation» pour amener «victimes et bourreaux» à transcender les traumatismes tout en faisant remarquer qu'un système local de juridiction (dit gatchatcha) fondé sur la repentance et le pardon avait été d'un grand secours pour calmer les esprits et permettre au pays d'adopter en 2003 une nouvelle constitution et renouer avec la croissance. Par ailleurs, le président burkinabé a souligné que «sans sécurité humaine et respect des droits fondamentaux», il sera difficile «pour un pays sortant d'un conflit» de réussir un « développement viable», selon l'agence TAP.