Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales africaines, ont appelé lors de la clôture de leur conférence tenue mercredi, à une participation accrue du continent africain au sommet du G20. Dans leur communiqué final, les participants ont exhorté l'Afrique du Sud, qui sera présente le 15 novembre courant aux travaux de ce sommet, à représenter le continent africain à ce rendez-vous. «Nous appelons l'Afrique du Sud à présenter notre point de vue», ont-ils dit, ajoutant toutefois que ceci ne peut se substituer à une participation active de l'Afrique afin que sa voix soit entendue et que ses intérêts soient pris en compte, seule manière pour que ce processus soit transparent et que les solutions proposées soient véritablement mondiales. Au cours d'une conférence de presse, tenue mercredi soir, M. Jean Ping, président de la commission de l'Union Africaine, a recommandé au continent noir de consolider sa contribution à la mise en place du nouveau système financier mondial, précisant que l'Afrique qui a toujours été un partenaire actif des institutions de Bretton Woods (FMI et BM), demande une participation plus prononcée au processus de l'après sommet de Washington. Le sommet de Washington est le premier sommet à s'intéresser à la crise financière mondiale. Les dirigeants de 20 pays industrialisés et émergents prendront part à cette manifestation. Le G20 rassemble le G7 plus l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie. M. Ping a affirmé que meme si la crise mondiale n'a pas eu de répercussions directes sur le secteur financier africain, il n'en demeure pas moins que celle-ci va réduire les opportunités commerciales, l'accès aux financements, les transferts de fonds des émigrés et les investissements directs étrangers. Les participants ont pris l'engagement dans leur communiqué de mobiliser plus efficacement les recettes intérieures et d'approfondir les marchés financiers africains pour favoriser la constitution d'une épargne intérieure robuste et l'intégration financière, recommandant à la BAD d'intensifier ses programmes relatifs aux marchés. M. Donald Kaberuka, directeur de la BAD, a souligné la volonté de son institution de soutenir les efforts de développement des pays africains à travers le programme de financement de la BAD pour la période 2008-2012 qui sera axé sur quatre thèmes opérationnels prioritaires portant sur les infrastructures, la gouvernance, le secteur privé et l'éducation supérieure, technique et professionnelle. Il a réitéré le souci constant d'inciter les institutions financières internationales et régionales à tenir leur engagement envers le continent tout en accordant une attention particulière à la qualité de l'aide au développement. Il a précisé que la préservation du continent africain des répercussions probables de la crise financière internationale sur la croissance est tributaire de la poursuite d'une politique de réforme efficiente et l'adoption de politiques économiques basées sur la diversification de la production et la consolidation de la demande intérieure, l'ultime objectif étant de booster la croissance. M. Kaberuka a considéré « qu'il n'existe pas d'autre alternative au continent africain que de réussir l'intégration régionale et de tirer profit d'un marché actuel de 900 millions de consommateurs qui atteindra 1 milliard à l'horizon 2020 et 2 milliards en 2050.