M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, a présidé, mercredi après midi, au palais du gouvernement, à la Kasbah, la cérémonie de signature des annexes des conventions collectives sectorielles, portant sur l'amélioration des conditions de travail et instituant le programme des majorations salariales pour les années 2008, 2009 et 2010.MM. Abdessalem Jrad, secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et Hédi Djilani, président de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et l'Artisanat (UTICA), ont procédé à la signature de ces documents, en présence des membres des bureaux exécutifs des deux organisations. Le Premier Ministre a fait part, à cette occasion, de sa satisfaction des résultats positifs auxquels ont abouti les négociations sociales, qui se sont poursuivies durant 12 mois et qui ont été couronnées par la signature d'un grand nombre de conventions, se félicitant du souci de l'UGTT et de l'UTICA d'assurer la réussite de cette 7e session de négociations dans le cadre du respect et de la compréhension mutuels. Il a souligné que les dernières négociations se sont déroulées dans des conditions difficiles en raison de leur concomitance avec la crise financière et économique mondiale qui a entraîné une flambée des cours des matières premières et des produits de base, une récession de l'économie mondiale et la chute du PIB dans la majorité des pays du monde. Il a affirmé que les principales préoccupations au cours de ces négociations sociales étaient la préservation des postes d'emploi, la création de sources de revenus supplémentaires et le renforcement du pouvoir d'achat du citoyen. Il a, dans ce contexte, appelé les travailleurs, les organisations et les différentes forces vives, à redoubler d'effort en vue de se prémunir contre les répercussions de la crise mondiale sur l'économie nationale et de sauvegarder les acquis des travailleurs et des entreprises économiques afin de poursuivre l'impulsion du processus de développement. Le Premier ministre a souligné que l'augmentation des salaires doit inciter toutes les parties à améliorer la productivité, précisant que la productivité en Tunisie est la plus faible, en comparaison avec les pays concurrents, ce qui interpelle toutes les parties à remédier à cette situation. M. Ghannouchi a insisté sur la nécessité, pour toutes les forces nationales, de s'engager à remplir quatre conditions fondamentales: redoubler de vigilance pour faire face aux développements éventuels de la situation économique internationale, faire preuve de responsabilité en vue de préserver les emplois et d'éviter la fermeture des entreprises économiques, redoubler d'efforts pour améliorer la productivité, condition nécessaire pour préserver les équilibres de l'économie nationale et sa compétitivité à long terme, et consacrer les valeurs de solidarité entre tous les partenaires et les opérateurs économiques. Le Premier ministre a précisé qu'il sera procédé au cours de la prochaine étape à la mise en place d'un important programme qui sera axé sur le renforcement de la compétitivité des entreprises économiques et la consécration de la culture et de la mentalité de la qualité au sein des entreprises, rappelant à cet égard la décision récente du président Zine El Abidine Ben Ali d'organiser un dialogue national, avec la contribution de toutes les organisations et associations nationales, sur l'amélioration de la productivité et les instructions qu'il a données de placer l'année 2009 sous le signe de l' »amélioration de la productivité ». Le Premier ministre s'est dit confiant en le patriotisme et l'engagement des organisations nationales et en leur détermination à concrétiser les orientations et les programmes de développement décidés par le Chef de l'Etat, dans le cadre de l'esprit de solidarité et du consensus national, de manière permettant de relever les défis pouvant découler les fluctuations de la conjoncture internationale. M. Hedi Djilani, président de l'UTICA, a exprimé, au nom de membres du bureau exécutif, ses remerciements et ses sentiments de considération au président Ben Ali pour son souci constant d'améliorer les conditions de travail dans les entreprises nationales. Cet intérêt particulier, a-t-il indiqué, s'est illustré à travers le 7ème cycle des négociations sociales, qui se sont poursuivis durant 10 mois et ont abouti à des majorations salariales dans le secteur privé. Il a fait observer que les négociations ont coïncidé, pour la première fois, avec les fluctuations de la conjoncture économique mondiale et les défis qu'elle a générés, ce qui a débouché sur une altération des équilibres économiques internationaux, une aggravation du phénomène de l'inflation monétaire et une concurrence farouche sur les marchés internationaux. Il a ajouté que la réduction des incidences de la crise financière internationale sur l'économie nationale commande, en premier lieu, d'œuvrer à promouvoir la productivité, de s'orienter davantage vers l'exportation et de traiter le phénomène de l'absentéisme dans les établissements économiques et administratifs, compte tenu de son impact négatif sur la rentabilité de l'entreprise, de manière à garantir la stabilité de l'emploi et à sauvegarder la compétitivité de l'économie nationale. Il a, dans ce contexte, mis l'accent la responsabilité commune qui incombe aux différentes organisations dans la réussite des cycles des négociations sociales au service de l'intérêt national. De son côté, M. Abdessalem Jrad, secrétaire général de l'UGTT, a souligné que ces négociations visent, notamment, à sauvegarder le pouvoir d'achat des travailleurs, tout en préservant les grands équilibres de l'économie tunisienne. Il a exprimé, au nom des membres du bureau exécutif de l'organisation syndicale, les sentiments de gratitude au président de la République pour la sollicitude constante dont il ne cesse d'entourer les travailleurs et les unités de production, notamment, à la lumière de la conjoncture économique délicate et des défis auxquels la Tunisie est appelée à faire face afin de poursuivre l'œuvre de développement. Il a fait remarquer que la consolidation de la compétitivité de l'économie nationale commande d'identifier les solutions efficaces au phénomène de l'absentéisme, compte tenu du fait que la pérennité de l'entreprise et la promotion de sa productivité restent tributaires du rendement des agents, de leur degré d'engagement professionnel et de leur prise de conscience de l'importance du labeur et du don de soi. Il a, également, mis en exergue l'importance de l'incitation des entreprises nationales et des investisseurs étrangers à impulser le secteur de l'investissement, au vu de son rôle dans la création des postes d'emploi et dans le raffermissement des fondements de l'économie nationale.