En quoi ces 7èmes négociations sociales sont-elles différentes des autres ? Pour y répondre, il fallait lire soigneusement entre les lignes ce qu'ont dit MM. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, Hédi Djilani, président de l'UTICA, et Abdessalem Jrad, secrétaire général de l'UGTT lors de la cérémonie de signature de l'accord-cadre. M. Ghannouchi a rappelé à tout le monde que l'acuité de la concurrence et la conjoncture mondiale difficile font désormais la règle et a insisté sur la nécessité de préserver le pouvoir d'achat du citoyen et, en même temps, d'améliorer l'environnement des affaires et la productivité des entreprises ainsi que la qualité et la célérité des prestations administratives. Traduction : nous sommes éprouvés par les prix des matières premières et nous devons sauver l'essentiel (c'est-à-dire l'entreprise, le pouvoir d'achat et la continuité de l'Etat).
M. Djilani a mis l'accent sur la nécessité d'accorder toute l'attention requise à la question de la productivité qui constitue un facteur fondamental dans la réussite de l'entreprise, faisant observer que la chose intéresse également l'administration qui est appelée à moderniser ses méthodes de travail, la qualité et la célérité de ses prestations et à promouvoir ses ressources humaines. Traduction : l'entreprise ne peut durer sans un réel engagement des travailleurs et de l'administration.
M. Jerad a indiqué que sur la base d'une nouvelle approche, l'UGTT n'est pas indifférente à la prospérité de l'entreprise qu'elle considère comme une garantie du bien-être du travailleur et a mis l'accent sur la nécessité de faire en sorte que les négociations sociales se déroulent sur la base de la loyauté envers la patrie et du souci de sauvegarder la sécurité et la stabilité qui règnent dans le pays. Traduction : nous jouons le jeu mais souvenez-vous toujours de nous.
Voyez-vous maintenant en quoi ces 7èmes négociations sociales sont différentes des autres ? La vérité en face, préserver la chèvre et le choux et cartes sur table !