La région de Jendouba occupe le premier rang national dans la production de liège, avec 70 mille quintaux par an, l'équivalent de 90% de la production nationale. Les étendues de forêts de chêne-liège occupent, dans la région, 45 mille ha. Cette espèce végétale naturelle est, essentiellement, concentrée dans les hauteurs de Kroumirie-Mogod, au nord-ouest de la Tunisie. La production de liège joue un r »le central dans la dynamisation de la vie économique et sociale de la région de Jendouba. Cette branche d'activité emploie environ 4800 personnes et fournit près de 150 mille jours de travail par an. L'usine de liège à Tabarka transforme la totalité de la matière première collectée dans la région en divers produits tels que bouchons, disques et plaques d'isolation. Le marché local consomme 10% de cette production. Le reste est exporté vers plusieurs pays, principalement le Portugal. Outre les bouchons, le liège est utilisé dans la fabrication de chaussures, la décoration, l'ameublement, l'isolation et même dans le domaine de l'aérospatial. S'il est possible de développer la production du point de vue qualitatif, il n'en n'est pas de même au niveau du volume,étant donné la nature de l'arbre qui nécessite une dizaine d'années pour voir son écorce (ou liège) régénérer. Le chêne-liège se caractérise, en effet, par sa très lente croissance, puisqu'il faut attendre que l'arbre atteigne un minimum de 35 ans d'âge pour procéder au premier écorçage. Il est, également, impératif d'espacer les récoltes d'une dizaine d'années. D'autres critères sont exigés pour entreprendre cette délicate opération. A titre d'exemple, le tronc d'arbre doit atteindre une circonférence d'au moins 70cm. En outre, la coupe du liège ne doit pas dépasser une hauteur d'un mètre et demi au dessus du sol. Les forêts de chênes sont à l'origine de plusieurs autres ressources économiques dont le bois, le fourrage, les huiles essentielles ainsi qu'une grande variété de champignons. Toutefois, le liège demeure le principal produit de la forêt à valeur économique, puisqu'il représente 50% du revenu global de la production forestière du pays. Les forêts de chênes en Tunisie son classées parmi les écosystèmes les mieux préservés et constituent une richesse nationale indéniable qui contribue à l'assainissement de l'air, à la protection des eaux et du sol et à la lutte contre les inondations.