Elisabeth Guigou, députée PS de Seine Saint-Denis, Vice-présidente de l'Assemblée nationale française, ancienne ministre, était l'invité d'honneur de l'association « Esprit Citoyen ». Elle a indiqué que la femme tunisienne est en avant-garde même par rapport à la femme française. Le thème débattu lors de la rencontre organisée jeudi 7 juillet 2011, à l'hôtel Concorde, était la parité dans la prochaine constituante. Ghazi Ghrairi, porte parole de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, a assisté à cette rencontre. Elizabeth Guigou a indiqué qu'en dépit du développement économique et social, la situation de la femme en France n'a pas beaucoup changé. Elle a cité l'exemple du gouvernement français qui se désengage des problèmes de la femme et prend la parité comme simple concept : « Le 30 juin dernier, le seul centre d'hébergement d'urgence du Samu Social à accueillir des femmes, le centre Yves Garel, fermait ses portes laissant 30 femmes sans abris sur le carreau. Cette fermeture intervient après que le gouvernement eut fait le choix de baisser de 25% ses financements au Samu Social. Si un relogement provisoire a pu être trouvé par les hommes de ce centre, les 38 femmes quant à elles, sont laissées à la rue, faute de places ! Il en manque 13 000 en Ile-de-France ». Elle a mis l'accent sur l'absence d'une réelle parité en France. Les femmes travaillent à temps partiel, intérim, emplois de services à bas salaires, etc. Elles présentent plus de risques de dévier vers l'exclusion et la grande précarité : « C'est un des symptôme des inégalités que le système actuel produit à l'endroit des femmes. L'hébergement d'urgence peut également être le recours pour des femmes victimes de violences. ». Et alors que leur part augmente dans la population sans abris, le gouvernement est aveugle à cette évolution de fond, comme plus largement à la situation globale de la paupérisation de la société. Sa crédibilité quant à son volontarisme en matière d'égalité femmes/hommes est une fois de plus sérieusement entachée. Mme. Guigou a rappelé les acquis de la femme tunisienne depuis 1956 : « La femme tunisienne est en avant-garde même vis-à- vis la femme française. La loi qui dicte la parité favorise mais ne garantit pas. Il faudrait des pressions sur les partis pour former plus de femmes actives et jouer le rôle d'encadreur ». Faut-il imposer aux partis politiques d'augmenter la représentativité de la femme au sein de leurs structures ? Rappelons qu'une loi en France pénalise les partis qui ne participent pas avec le quota de 50% des femmes dans l'Assemblée nationale.