Le mouvement Ennahdha a tenu, mardi 19 juillet à son siège à Tunis, une conférence de presse pour dénoncer le discours du Premier ministre, Béji Caid Essebsi. Le mouvement réclame une révision de la politique du gouvernement envers les demandes des manifestants. Il a indiqué qu'il n'a pas appelé au sit-in d'El Kasbah3. Cependant, il soutient « ses revendications légitimes ». Ont signé également sur cette proclamation, les partis suivant : MDS, CPR et Mouvement populaire des progressistes unionistes. Le leader du Mouvement Ennahdha, Rached Ghanouchi a indiqué que le discours du Premier ministre du 18 juillet 2011, répondait à des fins de justification et non pas de clarification. Il a ajouté que le Premier ministre a accusé certains partis politiques sans les nommer d'avoir été derrière les actes de violence qu'a vécu le pays récemment. « Le discours n'a pas comporté ni invitation au dialogue, ni excuse aux journalistes, ni aux victimes des agressions physiques et morales de Al Kasbah 3. La violence s'est en outre, étendue à des espaces sacrés, en l'occurrence les mosquées. Elle a atteint le degré d'utilisation des balles réelles contre les manifestants. Le gouvernement est sorti ainsi de sa neutralité et de son caractère provisoire à gérer les affaires du pays, en salignant à des partis politiques. Il se dirige par le biais de ce comportement vers un conflit politique avec d'autres partis politiques », a déclaré Rached Ghanouchi. Hammadi Djebali, secrétaire général du Mouvement, a abondé dans ce sens : « Nous attirons l'attention du gouvernement sur conséquences graves de ce comportement qui peut plonger le pays dans un état de dictature, rappelant les décennies passées. Nous comptons sur le dialogue et le consensus pour résoudre certains problèmes dans ces moments critiques. Nous défendons le droit d'expression, de manifestation et de protestation. Nous dénonçons tous actes de violence contre les personnes ou les propriétés. Et nous réclamons la libération immédiate de tous les détenus » De son coté Ali Laaridh, membre du bureau exécutif d'Ennahdha, a affirmé que le mouvement est attaché à la date du 23 octobre 2011 comme date finale des élections de la Constituante. Il a invité tous les partis et les acteurs politiques a assumer leurs responsabilités quant à la protection des acquis de la Révolution.