M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, a contesté l'évaluation négative qu'a faite l'agence de notation, Standard & Poor, des perspectives économiques du pays, en affirmant que la croissance « n'est pas en train de s'effondre » après le renversement du Président déchu Zine El Abidine Ben Ali en Janvier. « La capacité de la Tunisie à rembourser sa dette est beaucoup plus forte qu'elle ne l'était il ya six mois», a indiqué M. Mustapha Kamel Nabli, vendredi 29 juillet dans une interview recueillie dans son bureau à Tunis : « La voie politique est bien définie, le taux de croissance économique est faible, mais les fondamentaux restent solides ». Il s'est exprimé ainsi en réponse à des questions sur la dégradation faite par Standard & Poor de la perspective de la Tunisie de stable à négative sur fond de préoccupation sur la probabilité qu'une transition politique prolongée peut constituer un frein à la croissance et les finances publiques. S & P a maintenu la note du pays en devises étrangères à BBB-, le cran d'investissement le plus bas. Par ailleurs, la croissance devrait se situer entre 0,5% et 1% cette année. En ce qui concerne le déficit courant, il se situera de 3% à 3,5% du produit intérieur brut, a déclaré M. Nabli. Notons que l'agence S & P a déclaré jeudi que le déficit courant de la Tunisie va s'aggraver pour se situer à plus de 6% du PIB en 2011, et qu'elle s'attend à une expansion économique de 1% cette année et un retour progressif à une croissance d'environ 5% en 2014. Le gouverneur de la BCT a également annoncé que le gouvernement provisoire tente de rétablir la stabilité depuis que Ben Ali a été chassé du pouvoir suite à des protestations contre le chômage, les prix élevés des denrées alimentaires et de la répression politique.