La Tunisie optait depuis les années 1970 pour un modèle de développement reposant essentiellement sur une libéralisation de l'industrie pour capter des IDE et favoriser les exportations. Depuis, les différentes politiques économiques n'ont pas permis aux secteurs primaires et tertiaires de prendre leur envol. Résultat ? Tassement dans le taux de croissance et un investissement insuffisant avec une capacité d'emploi en décalage. Le défi de la période à venir repose en grande partie sur la capacité de la Tunisie à réaliser un taux de croissance à deux chiffres et à mieux partager les richesses produites. Quel modèle de développement pourrait répondre à cette préoccupation ? Dans quelle mesure le nouveau modèle devrait cohabiter avec l'ancien ? Et comment traduire le modèle retenu en plan de développement social et économique ? Pour répondre à ces questions, l'association NOU-R a organisé samedi 17 septembre 2011, au siège de l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, UTICA, une conférence nationale sur le thème «Modèles économiques et mécanismes de financements», et ce en présence d'éminentes personnalités et des experts tunisiens, à l'instar de Mohamed Mabrouk, Moncef Cheikhrouhou et Abdeljelil Bedoui. Alors que la dette extérieure reste assez élevée, sa composition suggère assez des risques limités pour la durabilité de la dette. En fait, 38% de la dette extérieure de la Tunisie est due aux donateurs multilatéraux et 20% «concessionnel». La structure des échéances est également favorable : 4% de la dette à moyen et long terme externes ont une échéance comprise entre 1 et 5 ans, de 26% entre 5 et 10 ans, 44% entre 10 et 15 ans et 18% entre 15 et 20 ans. Le président déchu a bâti un régime autoritaire basé sur la répression. Les libertés civiles et politiques sont bafouées, la vie démocratique bannie. De même, les prêts contractés par ce régime n'ont pas bénéficié au développement de toutes les régions de la Tunisie, au contraire les richesses du pays ont été spoliées par son clan. La communauté internationale (bailleurs de fonds compris) a été consciente de la nature et des pratiques de ce régime, ils ont même fait l'éloge de sa bonne gouvernance. Les participants à cette conférence sont désormais conscients qu'il faut, entre autres, déterminer des standards internationaux pour une comptabilité budgétaire exhaustive et la présentation des comptes, avec l'aide du FMI, qui permettront une évaluation sérieuse de la performance des gouvernements et des comparaisons entre pays. En outre, il faut mettre en place des procédures d'audits systématiques effectués par des tiers indépendants et fiables à tous les niveaux des administrations. Pour finir, avec des comptes fiables et des bilans recensant toutes les dettes et les actifs publics, on pourra mieux intégrer le long terme dans les politiques publiques et juger l'action du gouvernement non seulement sur sa capacité à gérer les opérations courantes mais aussi sur son aptitude à préserver, entretenir et développer le patrimoine commun dont il a la charge.