Plus de 6000 irrégularités ont été relevées, durant les élections de l'Assemblé constituante du 23 octobre 2011, par l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections, ATIDE. Lors d'une conférence de presse tenue vendredi 28 novembre 2011 à la Cité des Sciences, M. Moez Bouraoui, président de l'association a indiqué que plusieurs irrégularités ont été commises par un bon nombre des partis et les groupes politiques, dépassant de loin les 6000. L'ATIDE a déployé prés de 2000 observateurs formés et accrédités. Elle a exploité un système d'observation entièrement développé par des compétences tunisiennes et mis en place par le bureau de l'association. Ce déploiement est étendu tant sur le plan national qu'international. La vérification et l'analyse de ces dépassements sont en cours d'étude. L'Association doit les classer par catégorie d'incident, mesurer leur étendue et évaluer l'ampleur. Après la vérification un rapport final sera publié. On peut préciser, toujours selon l'association, que dans un quart des bureaux de vote, un cinquième porte sur des problèmes de scellés et la moitié a trait à une désorganisation totale des bureaux de vote. Dans plus de 5% des centres de vote, l'encre indélébile n'a pas fait l'objet d'une utilisation systématique. Un bureau sur cinq a été touché par des cas d'influence. Dans un cas sur dix, la disposition des isoloirs ne protégeait pas le secret de vote. M. Bouraoui a indiqué que plusieurs cas de connivences entre les partis et les membres de bureaux ont été relevés. Ceci a entraîné notamment la fermeture de certains bureaux et l'intervention dans certains cas des forces de l'ordre à Ariana, Ben Arous, Béja, Jbenyana et plusieurs autres régions. en Europe, les irrégularités étaient énormes. Les urnes non-scellées ou fermées par un simple ruban adhésif dans plusieurs bureaux de vote en France. Urne emmenée au domicile d'un assesseur à Sarcelles Pantin, urnes déplacées pour la nuit dans un local échappant à l'observation à Annemasse et une urne laissée sans surveillance à Toulouse. Les observateurs ont remarqué l'absence de contrôle d'identité de certains électeurs qui ont voté sans pièces d'identité (Toulouse) et d'autres ont voté avec des CIN non réglementées au Canada. La violation du secret du vote a été soulevée également par l'association. En effet, en France, certains centres ont ainsi permis des votes groupés, les électeurs étant autorisés à entrer à plusieurs dans les isoloirs (Antibes, Lille, Annemasse, Mairie du 11éme arrondissement à Paris). A Genève, les observateurs ont rapporté un cas de fraude d'un électeur pris en flagrant délit de photographier son bulletin. La non neutralité des membres de bureaux de vote a été évoquée par l'ATIDE.