Le Collectif Citoyen a publié un communiqué en réaction aux propos tenus par Souad Abderrahim sur Radio Monte Carlo. Les 20, 21 et 22, à l'étranger et le 23 octobre 2011 en Tunisie, les Tunisiennes et les Tunisiens se sont rendus aux urnes. Ennahdha a remporté 90 sièges sur 217, soit 41,47% des suffrages exprimés. En voici le texte : « Les ténors de ce parti tentent aujourd'hui de rassurer le peuple tunisien, les médias et l'opinion publique internationale. Ils défendent la voie de l'erdoganisme modéré (modèle turc prôné par les Islamistes de l'AKP). Les Ghannouchi, les Jebali et autres guides charismatiques, jurent tous leurs dieux qu'ils ne toucheront pas au Code du Statut Personnel, qu'ils ne remettront pas la polygamie au goût du jour et qu'ils n'interdiront pas les boissons alcooliques. Et pourtant… D'autres, moins connus, travaillent en étroite collaboration avec les Salafistes dans les quartiers et les mosquées, marginalisant les croyants qui ne partagent pas leur vision rétrograde de l'Islam et des femmes. Et pourtant…La tête de liste nahdhaouiste de la circonscription Tunis 2, Souad Abderrahim, pharmacienne et mère de deux enfants, fraîchement élue, s'est exprimée sur les ondes de Radio Monte Carlo Doualiya. Pourquoi ? Pour dire tout le mal qu'elle pensait des mères célibataires, qui en aucun cas ne devaient -selon elle- bénéficier de la protection de la loi, exception faite des femmes violées. Souad Abderrahim, ancienne militante de l'Union générale des étudiants de Tunisie, propulsée sur le devant de la scène politique pour redorer le blason d'Ennahdha, montre aujourd'hui le vrai visage de ce parti. Son objectif reste : une conception de la constitution qui s'attaque aux acquis de la Tunisie moderne par petites touches, tout en maintenant un discours consensuel trompeur. Commence alors une politique d'« ajustement » insidieuse : remplacer l'adoption plénière (la Tunisie est le seul pays arabe et musulman dans ce cas) par la Kafāla (tutelle ou délégation d'autorité parentale), la disparition des bars et des maisons de joie, l'« encadrement » des grossesses « illicites », et du coup, la marginalisation des mères célibataires et des luqata (bâtards). Et qui sait, peut-être que demain, nous reverrions fleurir les maisons de redressement pour femmes (Dār Jwād) et qu'écloreraient dans les rues tunisiennes, des Komiteh qui veilleraient au respect des bonnes mœurs. Les membres du Collectif Citoyen, dénoncent les propos de Souad Abderrahim et de Rached Ghannouchi, alertent sur les risques de régression des droits de la femme et de la famille en Tunisie. Ils lancent un appel à la mobilisation pour un flash mob, le samedi 26 novembre 2011 à 15h, à la place des Innocents (Châtelet). Les participantes et les participants sont invités à se munir de poupées nues et « en fin de vie » qu'ils jetteront dans la Fontaine, après avoir inscrit sur leurs « petits corps » la mention : « bâtard(e) ».