« Il faut inviter des journalistes étrangers, des leaders d'opinion, des peoples et leur organiser des visites à travers le pays. Les avis de ces gens sont de nature à inciter leurs compatriotes à visiter la Tunisie », a indiqué M. Mohamed Belajouza, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie, FTH. Deux mois passés, le tourisme tunisien n'a pas encore montré des prémices de relance. Pour la saison 2012, on ne peut s'attendre à une reprise de l'activité qu'à partir de la fin du mois d'avril-début mai. La question qui refait à chaque fois surface est comment sauver la saison touristique 2012 ? Selon M. Belajouza, dans l'immédiat, il faut entreprendre des actions de communication. L'objectif est de rassurer les clients et véhiculer l'image d'un pays calme où la sécurité règne. Dans une interview accordée à « La Presse », le président de la FTH a précisé que cette demande des hôteliers est partagée par les tour-opérateurs étrangers. Ces derniers ne manquent pas une occasion pour réitérer que « la Tunisie, nous la connaissons, nous l'aimons, c'est notre gagne-pain mais faites quelque chose pour que le client l'adopte ». D'où il faut s'engager sur de nouvelles campagnes plus efficaces, notamment des véhicules de communication plus performants : « Il faut passer par la télévision. Au contraire de ses concurrents, la Tunisie n'a pas investi dans ce support de communication. Les campagnes d'affichage ont montré leurs limites ». Parallèlement, la promotion du secteur passe par des opérations de relations publiques de haut niveau sur les différents marchés émetteurs. Il est, ainsi, conseillé d'inviter les dirigeants des TO et les faire recevoir par de hauts responsables. Le canal web est de nos jours incontournable. Plus de 50% des clients, même ceux qui achètent sur les réseaux classiques, consultent le site de l'hôtel et les sites comparateurs : « Avec des avis objectifs des clients et des classements crédibles, aux yeux des clients, les sites comparateurs sont devenus un véritable baromètre du secteur. Pour l'hôtelier, ces classements sont aussi importants que la restauration ou l'hébergement. La présence sur ces sites permet de répondre en temps réel aux réclamations et d'adapter l'offre à la lumière des avis des clients. Conscient des apports de ce mode de communication, le nombre d'hôteliers disposant de sites marchands ne cesse de grimper. Ce bouche-à- oreille à travers le web est beaucoup plus réel que la brochure d'un TO ». M. Belajouza a expliqué que le niveau des réservations est en deçà de celui de notre année de référence, 2010, mais il n'y a pas eu d'annulations : « Le rythme des réservations pourrait se consolider si certains pays méditerranéens concurrents, à savoir la Grèce et l'Egypte, ne retrouvent pas le calme. Les clients opteront, probablement, en dernier recours, pour un séjour low-cost. Aujourd'hui, la Tunisie est la destination la moins chère du bassin méditerranéen, sans pour autant être la plus compétitive. Avec de tels niveaux de prix bradés, les unités touristiques sont moins rentables que leurs concurrentes directes, notamment turques et marocaines ».