Les partis de la Troika au pouvoir (Ennahdha, CPR, Ettakatol) ont tenu, dimanche 25 mars, une réunion politique à Ben Arous, à laquelle ont pris part les militants de ces partis à l'échelle locale et régionale. Ont participé à cette réunion, couverte par l'agence TAP, le ministre de la Justice Noureddine B'hiri d'Ennahdha, le ministre chargé de la réforme administrative Mohamed Abbou, duCPR et le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia, d'Ettakatol. Le thème débattu est "Le gouvernement de la Troika et les objectifs de la révolution", La réunion a permis d'évoquer les principales questions qui préoccupent l'opinion publique: la situation politique, économique et sociale dans le pays, ainsi que les prochaines échéances électorales. M. Mohamed Abbou a souligné que le gouvernement travaille dans "le respect et la solidarité", reconnaissant cependant l'existence de différends au sujet du choix du système politique pour la prochaine étape : « Même si la Troïka ne parvient pas à un consensus sur le système politique, cela n'aura aucun impact sur le gouvernement actuel et sur ses engagements vis-à-vis du peuple ». Il a souligné que le recours à la force, ou la menace pour revendiquer des droits ne peut s'inscrire dans une logique révolutionnaire : « Nous appliquerons la loi sans priver les citoyens de leur droit de s'exprimer. Personne ne peut nous mettre dans une position de faiblesse. Le gouvernement se conformera à la loi en particulier en matière de recrutement dans la fonction publique qui ne doit pas être soumis à des considérations politiques mais doit répondre aux normes internationales. Les recrutements dans la fonction publique s'élèveront à 25 mille emplois cette année, un chiffre qui vient répondre à des revendications sociales et non aux besoins de l'administration ». Pour sa part, M. Noureddine B'hiri a estimé que le gouvernement actuel n'est pas le gouvernement de la Troïka mais un gouvernement d'unité nationale de tous les tunisiens : « La confiance du peuple et la confiance en soi nous préserve de tout sentiment de découragement ». Il a cependant relevé l'amélioration des indicateurs de développement depuis le début de l'année qui «se renforceront avec l'accélération du rythme des réformes. Pour Khalil Zaouia, la tension sociale dans le pays est en train de se dissiper, ce qui est de nature à encourager le gouvernement à poursuivre la réalisation de ses engagements vis-à-vis du peuple ». M. Zaouia a souligné l'importance de l'élaboration de la Constitution et d'un code électoral qui ne peuvent être accomplis sans parvenir à un consensus au sein de la famille politique : « Soumettre la Constitution à un référendum implique l'éloignement du consensus prôné par Ettakatol», a estimé M. Zaouia qui a mis l'accent sur le rôle des partis dans la réussite du processus consensuel et la rédaction d'une Constitution qui fait l'unanimité des Tunisiens. Il a indiqué que la Troïka a une responsabilité majeure dans la réussite de la rédaction de la nouvelle Constitution, à travers l'adoption d'une politique favorisant le dialogue, le respect mutuel et la cohésion sociale. Il a appelé, dans ce sens, à préserver le modèle social tunisien "privilégié". Le ministre des Affaires sociales a par ailleurs annoncé que le gouvernement se réunira prochainement avec l'UGTT pour préparer la réunion de la commission centrale des négociations salariales. Revenant sur la situation dans le bassin minier « héritée des grandes disparités causées par l'ancien régime », le ministre a estimé qu'elle nécessite une diversification des investissements pour ne pas faire porter à la compagnie des phosphates de Gafsa, seule, la majeure partie des emplois disponibles dans la région. Au sujet des ouvriers de chantiers, M. Zaouia a affirmé que la situation de 16 mille inscrits sur les chantiers permanents sera prochainement clarifiée et qu'ils bénéficieront d'une couverture sociale. Les programmes de la FAO permettront également la création de près de 26 mille emplois au profit des familles démunies dans les deux prochaines années. Investir en Tunisie