Une journée de lancement de la ligne de crédit environnement sur financement de l'Agence Française de Développement (AFD) se tient à Tunis. Elle permet de réunir : les entreprises investisseurs potentiels, les trois banques partenaires sur le projet – la BIAT, la BT et l'UBCI - et les différents opérateurs institutionnels dans le secteur de l'environnement. Cette ligne de crédit d'un montant de 40 M€ est dédiée au financement des investissements de dépollution, de production propre et de maîtrise de l'énergie avec ses deux composantes efficacité énergétique et énergies renouvelables. La ligne de crédit est accompagnée d'une subvention de 1,3 M€, accordée à l'ANME et l'ANPE. Cette subvention permettra (i) le financement des actions de formation notamment du secteur bancaire sur la problématique particulière des projets de dépollution et de maîtrise de l'énergie, (ii) l'accompagnement des porteurs de projet par la mise à leurs disposition de compétences adaptés aux besoins et ce durant chacune des phases d'investissement, (iii) le financement d'études et de guides sectoriels permettant de développer le savoir faire, de consolider les acquis et de développer de nouvelles thématiques. La rentabilité financière différée des investissements de dépollution de type « end of pipe » et la technicité importante que demande des investissements de type cogénération, peuvent constituer malgré la pertinence du projet, un frein important au déclenchement de la décision d'investissement. L'existence d'une offre de financement adaptée (prêt concessionnel à maturité longue) permet ainsi de lever une des barrières au développement de projets vertueux sur le plan environnemental. En outre, l'expertise technique qu'apportent l'ANME et l'ANPE doit permettre de maîtriser les risques techniques de ces projets. Ce financement qui vient accompagner la politique publique de la Tunisie dans les secteurs de dépollution et de maîtrise de l'énergie a été construit en complémentarité avec les programmes nationaux incitatifs existants et particulièrement le Fonds national de maîtrise de l'énergie (FNME) et le Fonds de dépollution (FODEP), en apportant une offre de financement à des secteurs jusqu'ici non couverts. La ligne de crédit environnement constitue à ce titre partenariat public - privé réussi avec d'une part les trois banques (BIAT, BT et UBCI) qui acceptent de limiter leur marge moyenne à 2% de manière à rétrocéder la bonification du financement de l'AFD vers les bénéficiaires finaux, et d'autre part deux agences, l'ANPE et l'ANME, qui sont les référentiels techniques et les entreprises qui s'engagent et investissent dans ces secteurs prioritaires. Compte tenu des impacts de ce type d'investissement, la Commission Européenne (CE) a accepté d'apporter une subvention complémentaire de 3M€ qui permettra de réduire le taux d'intérêt accordé aux entreprises de 2% soit un taux moyen ne dépassant pas les 5% sur des prêts à long terme (jusqu'à 12 ans dont 3 ans de différé dans le remboursement du capital). Dans le cadre de sa mission de lutte contre le réchauffement climatique, l'AFD a mis en place des lignes de crédit environnementales similaires dans plusieurs autres pays dont la Turquie, l'Egypte, la Jordanie et la Thaïlande. Ces lignes de crédit présentent l'avantage, par rapport à un financement direct d'un projet donné, d'appuyer la concrétisation d'un nombre important d'investissements et de multiplier ainsi les impacts en matière de réduction des émissions du CO², de maîtrise des rejets atmosphériques polluants et de renforcement des capacités de traitement des déchets solides ou liquides. AFD en bref L'Agence Française de Développement (AFD) est un établissement public au service d'une mission d'intérêt général : le financement du développement. Institution financière spécialisée, l'Agence finance dans les cinq continents – avec une primauté à l'Afrique qui représente les deux - tiers de ses engagements – des projets économiques et sociaux portés par les pouvoirs publics locaux, les entreprises publiques ou le secteur privé et associatif. Ces projets concernent le développement urbain et les infrastructures, le développement rural, l'industrie, les systèmes financiers ainsi que l'éducation et la santé. En 2008, les engagements de l'AFD se sont élevés à 4,5 milliards d'euros. Les montants engagés par l'AFD en 2008 dans les pays en développement ont permis entre autres : l'approvisionnement en eau potable de 4,4 millions de personnes, l'amélioration des conditions de logement dans les quartiers défavorisés de 1 million de personnes, la scolarisation dans le primaire de 7 millions d'enfants, l'amélioration des structures et service de santé pour 2,1 millions de personnes, le raccordement de 9,5 millions de personnes à un réseau de télécommunications, le soutien à 370 000 emplois dans le secteur productif, le soutien à plus de 80 000 entreprises, l'efficacité énergétique à travers l'économie de 3,3 millions de tonnes de CO2 (soit l'équivalent des émissions produites annuellement par 1,2 million de véhicules). www.afd.fr