[Tunithon2012.jpg]Soirée admirable que celle que nous ont offert les professionnels du quatrième pouvoir. Au travers d'une organisation impeccable, des animateurs rompus au sens de la communication ont fait vivre, l'espace de quelques heures, des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs, des moments inoubliables. C'est une leçon de simplicité et de modestie qui va droit au cœur. L'afflux massif des composantes de la société civile est d'ores et déjà un gage du succès du Tunithon. Le moment a-t-il été choisi ? D'aucuns ne le pensent pas. Un décalage énorme est perçu entre l'annonce de l'initiative et sa concrétisation. Toujours est-il que l'événement est de taille. Il a réconcilié les Tunisiens avec eux-mêmes. Un élan de solidarité sans pareil a fait comprendre aux Tunisiennes et aux Tunisiens que la cohésion nationale est inébranlable. Il a montré aux pessimistes et aux sceptiques que la volonté du peuple est plus forte que tous les obstacles. Au moment où des phénomènes étrangers à nos traditions tentent de prendre pied en Tunisie, bastion du savoir et de la modernité, la réaction du peuple est un démenti cinglant aux accusations de passivité d'immaturité, de soumission ou d'indifférence aux dictats des uns et des autres. La Révolution du 14 janvier 2011 n'a-t-elle pas été l'œuvre spontanée et non encadrée de jeunes, réclamant liberté et dignité ? La concrétisation d'idées simples, mais claires, a été le propre de quelques journalistes vivant à l'étranger et qui ont contaminé d'autres par la suite. La condition misérable des journalistes pratiquant dans le pays ne pouvait pas à elle seule enfanter une telle entreprise. Après la Révolution, les chevaliers de la plume ont été la cible de critiques d'officiels au sein du gouvernement Jebali et de la troïka au pouvoir, de dénigrements, de menaces, d'agressions verbales et physiques. La télévision nationale, Al Watana, Nessma, Al Hiwar Ettounsi et d'autres en savent quelque chose. La situation déplorable des médias en Tunisie a-t-elle été l'instigatrice d'une volonté de réhabiliter le quatrième pouvoir ? Tunithon porte l'espoir de centaines de journalistes exerçant dans des supports médiatiques qui ne demandent qu'à accomplir leur mission objectivement et honnêtement. Il porte également le souhait des artistes, acteurs, chanteurs, peintres, créateurs et innovants qui sont tout autant que les journalistes, les parents pauvres de l'après Révolution. Il ne fait pas de doute que les donateurs seront très nombreux à participer à la relance des attributs de la liberté, de la dignité et de l'emploi. Rendez-vous au 14 juillet 2012. Mais, ce ne sera qu'un au revoir !