[les_banlieues.jpg]Le lundi 11 juin 2012, la Tunisie postrévolutionnaire a vécu une soirée exceptionnelle. En une seule nuit, plusieurs atteintes aux libertés ont indigné les Tunisiens. L'incendie est survenu au milieu d'une soirée marquée par une escalade de la violence dans plusieurs faubourgs de Tunis. Des affrontements ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Tunis entre les forces de l'ordre et plusieurs centaines de salafistes, au Kram, à la Marsa, à Ettadhamen, El Intilaka, Sidi Hassine… Les salafistes ont manifesté contre une exposition artistique. Ils ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié d'humiliation des musulmans…Des rues ont été bloquées et des pneus incendiés. Au Kram, la police a tiré des coups de feu en l'air pour disperser un groupe de salafistes qui a tenté de mettre le feu à un poste de police de la région avant de continuer sa marche vers la Marsa et plus précisément vers le palais Abdeliya où des tableaux sont exposés. A la Marsa, l'agence TAP a rapporté que le poste de police de Carthage Byrsa a été incendié et l'accès a été interdit du côté de Carthage Présidence et de militaires en tenue de combat. Des vidéos ont circulé, lundi soir, sur les réseaux sociaux de groupes salafistes, connus par leur mat de ralliement :« Allaho Akber ». Le palais Abdellia a fait, également, l'objet d'attaques d'extrémistes détruisant certaines œuvres exposées à l'occasion de la 10ème édition de la manifestation « Le Printemps des Arts », du 1er au 10 juin 2012. Selon l'agence TAP, des agents travaillant au palais Abdellia ont confirmé l'agression qui a causé la dégradation de quatre œuvres artistiques avant que les forces de l'ordre n'arrivent et assurent le transfert de tous les tableaux. A Sidi Hassine, un groupe hétérogène d'individus, formé d'adultes et de jeunes, voire des adolescents, a incendié, lundi soir vers 21h30, le siège du tribunal de première instance de Tunis 2, Sidi Hassine Sijoumi. Ce groupe avait tenté d'incendier un commissariat de la cité Ettadamen. Selon Shems FM, à l'intérieur du tribunal, la quasi-totalité des bureaux, et notamment celui du procureur général et du président du tribunal, ont été vandalisés. A l'extérieur, un groupe a également empêché la protection civile d'éteindre l'incendie. Le motif de l'acte qualifié de « terroriste » par le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, n'est toujours pas connu. A la cité El Intilaka, on a enregistré des affrontements et le blocage des routes. La nuit a été mouvementée. Des accrochages ont eu lieu entre les forces de l'ordre et un groupe de salafistes. Des coups de feu ont été entendus tout au long de la nuit. Mardi matin, Shems FM a rapporté que les habitants de la région ont découvert que plusieurs routes étaient bloquées avec de grosses pierres telle que la route de Bizerte. Ils ont demandé aux autorités d'intervenir d'urgence. Affaire à suivre….