Dans un rapport de trois pages, l'agence de notation financière américaine « Moody's Investors Service» critique la décision du limogeage de Mustapha Kamel Nabli, ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, qui a un « impact négatif ». Intitulé « Le limogeage du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie est négatif pour le crédit » -Dismissal of Tunisia's Central Bank Governor Is Credit Negative- le rapport a été mis en ligne dimanche 22 juillet 2012. Moody's explique dans son rapport que la décision de relever Mustapha Kamel Nabli de ses fonctions est un signal négatif (Baa3 négative). L'agence américaine ajoute que ce licenciement nuit à la crédibilité de la banque centrale, facteur clé dans la force de crédit de souveraineté, et continuera à déstabiliser des investisseurs, déjà nerveux depuis la Révolution du 14 janvier. En outre, le remplacement de M. Kamel Nabli par M. Chedly Ayari intervient dans un contexte économique assez fragile, après des semaines de tension au sein de la coalition au pouvoir. Suite à cette décision, la Tunisie envoie de mauvais signaux à ses partenaires économiques. Elle crée ainsi une incertitude sur l'avenir de la politique monétaire du pays. L'agence de notation Moody's avait abaissé d'un cran, en janvier 2012, la note de la Tunisie en raison des incertitudes économiques et politiques qui pèsent sur le pays, la dégradant de "Baa2" à "Baa3". L'agence a également abaissé la note de la Banque centrale à "Baa3" avec une perspective négative. La note "Baa3" est octroyée par Moody's à des émetteurs de qualité moyenne mais capables de faire face au paiement de leur dette. C'est la plus faible note possible pour les émetteurs considérés comme fiables.