Avec «Manifestou Essourour», une soirée de souvenir et d'hommage, s'est ouvert mardi soir 7 juillet, en présence de M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine, le festival international de Hammamet qui se tient dans sa 45ème session. Manifestou Essourour est un hommage au théâtre tunisien en général et à Ali Douagi en particulier, en cette année 2009, année des centenaires. Ainsi, les amateurs du quatrième art ont été au rendez-vous avec une production signée de Taoufik Jebali, une création artistique et chorégraphique qui s'est voulue un voyage ou une immersion dans les textes de Ali Douagi, interprétés par une pléiade de créateurs et joués par une centaine de jeunes qui sont venus témoigner leur attachement à la mémoire culturelle nationale. Durant plus de deux heures, les tableaux déclinent la vision réaliste des rapports conjugaux et posent un regard philosophique et emblématique sur les relations affectives dans leur complexité et contradictions, entre le certain et l'incertain. « Manifestou Essourour » ou « douaggiat 2009 » se base sur les regards aussi riches que variés du créateur Ali Douagi, dans la littérature et la poésie, avec un mélange subtil qui interpelle l'imaginaire. Laissant au spectateur, le plaisir de vivre l'intemporel. Pas de frontière entre le passé et le présent et où la notion du singulier cède place au pluriel. Ce dont les artistes ont essayé chacun, à sa manière, de le ressentir et de le faire sentir. Pour faire voir et entendre notre Ali Douagi. Le raconter ainsi que toute une génération des années 30 par le biais d'élèves d'El Théatro, sans tomber dans le piège de la narration historique banale semble être une tentative courageuse réussie par Taoufik Jebali et toute son équipe en vue de rapprocher la génération des années 30 et celle de l'Internet. Cela dit, et comme l'a déjà signalé Jebali, en signant cette oeuvre artistique moderne dans sa forme, nostalgique dans son âme « Que Ali Douagi nous pardonne ce long oubli, car nous pensions qu'il était dans un autre pays, nommé Bilad Tararanni ».