Un bon nombre de Tunisiens ont manifesté, lundi 19 novembre 2012, contre la signature du statut privilégié de la Tunisie avec l'Union Européenne, UE. L'agence de presse Xinhua rapporte que les protestataires, dont une majorité appartenant à la jeunesse du Front populaire (coalition de partis politiques de gauche), se sont rassemblés place du gouvernement à Tunis, face au siège du Premier ministère. Ils ont scandés des slogans contre la politique du gouvernement Jebali. Les manifestants ont, également, appelé la coalition au pouvoir, à revenir sur cette signature estimant que le statut privilégié est une « convention coloniale ». Hamma Hammami, leader du Parti des travailleurs, a affirmé que l'accord de partenariat avec l'UE détruira l'économie tunisienne : « Notre économie, déjà fragilisée par la Révolution, va se détruire une fois le statut privilégié avec l'Union Européenne signé ». Pour sa part, Mahmoud Baroudi, analyste et député à l'Assemblée nationale constituante, ANC, a indiqué, lundi sur Shems FM, que l'accès de la Tunisie au statut de partenaire privilégié de l'UE n'est pas un couronnement du travail du gouvernement actuel : « Il s'agit, toutefois, d'un avantage pour la transition démocratique avec la contribution du peuple tunisien. La Tunisie avait demandé ce partenariat depuis 2007. Mais c'est la situation qu'avait vécu le pays sous le régime de Ben Ali qui a retardé l'accès à ce statut ». M. Baroudi a ajouté que l'Union européenne attribue ce statut aux pays non-européens collaborateurs qui obtiennent, de ce fait, un certain nombre de privilèges économiques en plus de la possibilité d'être un observateur politique afin de soutenir les Droits de l'Homme. Rappelons que la Tunisie vient d'accéder lundi au statut de partenaire privilégié de l'UE à l'issue d'une déclaration politique proclamée à Bruxelles lors de la 9e session du Conseil d'association Tunisie-Union européenne.