Dans une interview accordée lundi 24 décembre 2012 à Express FM, Elyes Fakhfakh, ministre des Finances et du Tourisme, se veut convaincant, rassurant, mais aussi prudent. M. Fakhfakh a annoncé qu'une réforme fiscale sera incessamment initiée : « Cette réforme portera sur l'élargissement de l'assise fiscale, la révision de la grille fiscale, la lutte contre la fraude fiscale à travers un meilleur recouvrement de l'impôt et l'intégration du secteur informel qui représente plus de 60% de l'économie du pays ». M. Fakhfakh a indiqué que le système fiscal en vigueur présente plusieurs faiblesses : « Il n'a pas favorisé l'équité entre les Tunisiens dans ce domaine, ni aidé à la mise en place d'une bonne gouvernance. Ce qui a eu pour résultat la baisse de la confiance entre l'autorité et les citoyens. Sur un autre plan, la fiscalité tunisienne souffre de la complexité des textes et de la multiplicité des taux d'impôts et taxes, l'administration fiscale manque de moyens de travail et de ressources humaines. Pour toutes ces raisons, nous avons plaidé pour une réforme fiscale ». Le ministre a précisé que l'endettement de la Tunisie, estimé actuellement à 48% du PIB, n'a atteint ni le seuil critique (60% du PIB) ni le stade de rééchelonnement. Au sujet de la cession du bloc d'actions de la BT au réseau bancaire français CIC (Crédit Industriel et Commercial), Elyes Fakhfakh a affirmé qu'au terme d'une enquête d'évaluation technique de la transaction menée par la BCT, suite à des informations sur les activités illicites du fonds italo-luxembourgeois (blanchiment d'argent), ce consortium n'est plus retenu en tant qu'adjudicataire provisoire pour n'avoir pas présenté l'agrément de la BCT : « Le CIC qui avait présenté la deuxième meilleure offre (204,8 MDT), a été donc retenu, et ce, après avoir accepté d'améliorer son offre et de la hisser à 217 MDT ».