Les autorités ont, finalement, réagi. Elles ont répondu aux contestations et aux accusations « erronées » qui ont créé une grande polémique, suite à l'acquisition des 13,1% du capital de la Banque de Tunisie, détenus par l'Etat, par le fonds d'Investissement italo-luxembourgeois « Royal Luxembourg ». Ridha Saidi, ministre chargé des Dossiers économiques et sociaux, a annoncé que le dossier de l'affaire de la BT a été remis lundi 3 décembre à la Banque centrale de Tunisie, BCT, pour vérification de données. Il a ajouté que cette mesure a été prise, suite aux rumeurs circulant dans le milieu des affaires en Tunisie : « Les médias ont accusé Royal Luxembourg de spéculation, de blanchiment d'argent et d'activités illicites. Ce sont de fausses accusations et les investigations vont confirmer nos dires ». M. Saidi a, également, précisé, dans une interview accordée à l'agence TAP, qu'après le parachèvement des formalités relatives à l'appel d'offre, il s'agit maintenant d'enquêter sur la situation du fonds et sur ses activités : « Seule la BCT est habilitée à le faire. La BCT se charge automatiquement du contrôle et de la vérification de tous les documents relatifs aux transactions d'affaires afin d'éviter les activités liées au blanchiment d'argents et au commerce illégal d'armes ou de drogue ». Il a indiqué que cette opération s'est déroulée dans la transparence totale et selon les normes en vigueur : « La Banque d'affaires de Tunisie, BAT, a supervisé l'opération. La banque a fait remarquer que les premières données recueillies auprès de la BCT, sur le fonds luxembourgeois font état d'une situation financière saine et de l'absence de soupçons sur ses activités ». Le ministre a précisé que ceux qui se cachent derrière ces rumeurs sont liés aux autres soumissionnaires, d'autant plus que la cession porte sur un des fleurons du secteur bancaire tunisien. Mais leurs offres sont inférieures à celle présentée par le fonds italo-luxembourgeois. Rappelons que Tunisia Holding de l'homme d'affaires Slim Riahi a contesté les résultats de l'appel d'offres, suite auquel ont été vendues les parts confisquées de la BT. Trois investisseurs avaient participé à cette opération. Il s'agit de Royal Luxembourg, Tunisia Holding, appartenant à l'homme d'affaires Slim Riahi et le réseau bancaire français CIC (Crédit Industriel et Commercial). Slim Riahi a condamné le flou qui règne quant à l'identité de ce groupe financier qui a remporté l'appel d'offres. Selon lui, la transaction jette le doute sur la transparence de l'opération et toutes les opérations de cession des entreprises confisquées. Slim Riahi a ajouté que le prix proposé par ce fonds italo-luxembourgeois est très élevé. Il ne représente plus la valeur réelle de la BT : Royal Luxembourg a proposé 217,753 MDT, contre 204,866MD proposés par CIC et seulement 143,000 MDT par Slim Riahi.