La Tunisie sera-t-elle au rendez-vous de la reprise économique ? Cette reprise pourra-t-elle se réaliser en 2013 ? Hachemi Alaya, universitaire et expert économique, a choisi de répondre, mardi 08 janvier 2013 au micro d'Express FM, sur ces deux importantes questions. Malgré les grands effets du Printemps arabe qui ont touché la croissance, l'investissement, l'emploi…la Tunisie ne baisse pas les bras et s'échine à trouver ses couleurs. M. Alaya a affirmé qu'en 2013, la relance dépendra de l'amélioration de l'environnement international et de l'assainissement du climat intérieur. Il a présenté quatre scénarios de croissance pour 2013 (vert, orange, rouge et noir). Le « scénario vert » est le signe d'une vraie reprise économique nationale mais aussi internationale. Or ce n'est pas le cas, ni pour la Tunisie, ni pour ses partenaires européens. M. Alaya a expliqué que de grands problèmes menacent la Tunisie en 2013. L'environnement international de notre économie dépend de quelques pays à savoir : la France, l'Espagne, l'Allemagne, la Belgique, la Grande Bretagne, l'Italie…. Ces pays connaitront en 2013 une régression économique (-0,6% Italie, -0,8% Espagne). A cet effet, les échanges commerciaux avec ces pays connaitront, en 2013, une baisse. Ce scénario présente une vraie menace pour la Tunisie. Le « scénario rouge » prévoit la continuité de la crise jusqu'à la fin de 2013 (ce serait une année de transition et non pas de reprise économique et de la relance). Le « scénario noir » prévoit une crise économique en 2013 et même en 2014. Hachemi Aleya a opté pour le « scénario orange » qui suppose une relance de l'économie du pays, à partir du dernier trimestre 2013 à la faveur de la reprise souhaitée des principaux partenaires étrangers de la Tunisie. L'universitaire a conditionné le succès de ces projections par l'amélioration des débouchés extérieurs des produits locaux, du trend haussier prévu des cours des matières premières importées (céréales, hydrocarbures, thé, sucre…) et de l'amélioration du climat politique dans le pays (sécurité, amélioration de la visibilité, divers consensus…) : « Sur le plan intérieur, le scénario orange suppose l'adoption d'une Constitution, d'une loi électorale et d'un consensus sur le prochain échéancier politique. L'objectif de toute cette stratégie est d'éviter que les campagnes électorales ne se transforment pas en guerres électorales, et ce, au regard des divergences profondes entre les programmes des partis en lice ». L'expert économique a suggéré, en outre, la réduction du nombre des ministres à une dizaine (Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Justice, Education, Economie, Affaires sociales, Enseignement supérieur…) et le regroupement de tous les guichets uniques sectoriels en un seul guichet, une condition sine qua non pour la relance de l'investissement dans le pays.