Le ministre des Finances et du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a annoncé la création, d'ici quelques semaines, d'une société spécialisée dans la gestion des actifs des unités hôtelières endettées. Lors de son passage lundi 11 février sur Express FM, le ministre a indiqué que la création de cette entreprise publique a été recommandée par une étude menée durant six mois (décembre 2011-juin 2012) par le ministère du Tourisme, en collaboration avec le ministère des Finances, la Banque centrale de Tunisie (BCT) et la Banque Mondiale, BM. M. Fakhfakh a mis l'accent sur l'enjeu pour le pays de trouver une solution définitive à l'endettement excessif des hôteliers : « En Tunisie, l'endettement est la source des tous les vices dans le secteur de l'hôtellerie puisque ce problème pousse les hôteliers à vendre leurs chambres à des prix bas pour avoir du cash, et ce, aux dépens de la qualité des services. L'idéal serait pour les hôteliers d'ouvrir le capital de leurs sociétés à de nouveaux partenaires locaux et étrangers ». Elyes Fakhfakh a affirmé que plus de 100 hôteliers sont dans l'incapacité de rembourser leurs dettes : « Les dettes du secteur touristique en Tunisie dépasseraient 1 milliard de dinars. Elles représentent une bonne partie des créances accrochées des banques tunisiennes. En outre, le problème de l'endettement auquel est confronté le secteur touristique remonte à plus de 15 ans. Malgré plusieurs tentatives pour résoudre ce problème, la situation reste inchangée. Après la Révolution, le phénomène de l'endettement a pris de l'ampleur. Les sociétés de recouvrement des dettes, créées à cet effet, n'arrivent pas à remédier au problème ». Le ministre a précisé que la création de cette société est une idée inspirée d'expériences étrangères confrontées au même problème : « Cette société aura de larges prérogatives dans ce domaine. Elle aura pour mission de collectera les informations sur l'endettement du secteur, de vérifier les dettes recouvrables et non-recouvrables et de procéder leur rééchelonnement ». Il a rappelé qu'en décembre 2012, l'endettement des hôtels a atteint 3 500 millions de dinars, MD, entraînant la fermeture de 24 établissements hôteliers et la perte de 1 500 emplois depuis la Révolution : « Les dettes classées se sont élevées à 1 000 millions de dinars. Elles représentent une bonne partie des créances accrochées des banques tunisiennes. Après avoir longtemps fermé les yeux sur l'épineux dossier de l'endettement excessif du secteur, le gouvernement a enfin décidé de s'attaquer à ce fléau dont l'impact négatif sur la rentabilité, l'efficacité, la qualité des prestations est désormais incontestable ».