La majorité des experts économiques se déclarait pessimiste au regard de la situation économique dans la Tunisie postrévolutionnaire. L'ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, a affirmé que l'année 2013 sera plus difficile que les deux années précédentes en ce sens où les trois sources de croissance (investissement, exportations et consommation) seront affectées. Le banquier et ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, est, aujourd'hui, anxieux par rapport au tournant que le pays va prendre : « L'assassinat du politicien Chokri Belaïd est un choc salvateur. Je crois que la Tunisie est munie de toutes les conditions pour réussir sa transition démocratique. Toutefois, j'espère que ceci se passera dans une ambiance civilisée en permettant aux forces politiques de s'exprimer de la manière la plus démocratique qui puisse être et c'est le citoyen qui devra décider ». Houcine Dimassi, également, ancien ministre des Finances, a indiqué que le gouvernement a échoué dans sa mission : « Après deux ans de la Révolution, notre pays est dans un tunnel noir. La situation économique est catastrophique ». L'expert économique Moez Joudi a partagé le même avis. Il a déclaré qu'après plus de deux ans de la Révolution, la politique et la démocratie causeront le désastre du pays : « La politique domine l'économie et l'affecte. Le problème de base dans le pays actuellement est l'aggravation du déficit commercial ». Moez Joudi a averti quant à une éventuelle incapacité de l'Etat de verser les salaires, précisant que le gouvernement n'a pas exposé un plan de sauvetage de l'économique, d'autant plus que la Tunisie devra rembourser de prêts anciens en 2015. Toutes ces raisons et d'autres ont poussé les agences internationales de notation économique à classer la Tunisie parmi les pays à haut risque tels que le Soudan et l'Azerbaïdjan. Faut-il rappeler que la baisse de notation économique de la Tunisie provoque des problèmes de base pour le financement et l'investissement ?