Même dans une situation économique inquiétante et alarmante, le carburant est classé de première nécessité par tout le monde. La dernière augmentation des tarifs des carburants a provoqué la colère non seulement des citoyens mais aussi de nos experts en économie. Le banquier et ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi, a énuméré les différentes raisons de l'augmentation des prix du carburant : « En Tunisie, le 1/5 du budget de l'Etat est consacré au carburant. En outre, les trois entreprises spécialisées par la commercialisation de carburant dans notre pays connaissent un énorme déficit budgétaire ». M. Dimassi a précisé que cette hausse sera une des solutions pour se procurer des ressources et afin de financer les déficits publics conséquents, dus aux embauches massives dans la fonction publique : « Le gouvernement est appelé à chercher d'autres solutions réfléchies pour hisser l'économie à un niveau acceptable. Il est appelé à serrer la ceinture dans plusieurs domaines. Cette mesure ne nécessite pas des économistes et des financiers de hauts niveaux, elle est à la portée de n'importe quelle personne ayant un minimum de connaissances !». L'économiste Moez Joudi a indiqué que cette augmentation va entraîner de nouvelles hausses des prix, ce qui aura une incidence sur le taux d'inflation, d'autant plus que le dinar tunisien a perdu de sa valeur. Il a averti de l'effondrement de l'économie comme c'est le cas en Grèce : « Le taux d'inflation est un indicateur de premier ordre pour apprécier l'état de notre économie et pour comprendre mieux les mouvements de hausse des prix des biens et services ». Pour éviter ce problème, M. Joudi affirme que le gouvernement devrait prendre des mesures d'urgence pour freiner l'inflation et non procéder à l'augmentation des prix ! : « Il faut le dire, cet accroissement n'a pas de sens. Je me demande quelle sera la signification de cette augmentation d'autant plus que le prix d'un baril de pétrole est à un prix stable de 110 $ et le budget de l'Etat pour l'année 2013 a été basé sur ce prix ? ». Pour sa part, l'expert en économie Ezzedine Saidane a confirmé les dires de M. Joudi : « Cette mesure ne fera qu'aggraver l'inflation qui dépasse désormais les 10% et contribuera à son tour à l'augmentation du prix des produits de consommation ». M. Saidane a déclaré que cet événement nécessitera la prise de mesures appropriées pour rétablir la situation ! Il a appelé, également, à consolider le dispositif prudentiel Bâle II.