Alors que le gouverneur de la BCT continue de plus en plus frénétiquement à secouer la sonnette d'alarme sur l'état des finances publiques et que les différends entre la Troïka au pouvoir et le Front du salut font du surplace, le président de la République, Moncef Marzouki s'est fendu d'une interview en anglais à la chaîne américaine CNN. Le président ne se résout nullement à se départir de son optimisme béat et à déclarer sans sourciller que l'avenir politique et économique de la Tunisie est rassurant. M. Marzouki trouve dans la multiplication des manifestations et mouvements de protestation des conséquences normales pour une période d'après-révolution, assurant que la situation, comparée aux autres pays du printemps arabe, n'était pas aussi mauvaise : « Une révolution est assez facile, a-t-il déclaré, mais c'est la gestion de ses conséquences qui est difficile. En comparaison avec les autres pays arabes, nous nous y prenons plutôt bien, même si nous avons eu deux assassinats politiques ». Le président de la République a fortement souligné l'aptitude des Tunisiens à faire vivre, sans conflits, deux Tunisie ensemble, l'une conservatrice et l'autre progressiste. Evoquant la situation socioéconomique, Moncef Marzouki exprime sa profonde confiance. Il sous-tend la relance de l'économie et la reprise des investissements national et étranger à la résolution des problèmes politiques. Le président provisoire des Tunisiens se réfère aux indicateurs dont il tire des conclusions approximatives opposant avec une conviction toute subjective la croissance négative de 2011 à celle de 3% de 2012. Le tourisme n'est pas si mal loti, selon notre président, puisque nous avons de nombreux visiteurs venus d'Algérie et de Libye. « Donc, encore une fois, la situation n'est pas si mauvaise mais le temps presse, nous devons accélérer les choses » a conclu Moncef Marzouki. M. BELLAKHAL