Suite à l'annonce, dimanche 26 janvier 2014, du nouveau gouvernement de Mehdi Jomâa, plusieurs figures de la scène politique, en Tunisie, ont exprimé leurs réactions et porté un premier jugement sur le choix de M. Jomâa. Dans un communiqué rendu public, le Front populaire indique que le maintien de Lotfi Ben Jeddou à la tête du ministère de l'Intérieur et la nomination de certains ministres connus pour être proches du mouvement Ennahdha à l'instar du ministre de la Santé ou celui du Transport, est un passage forcé qui fait du gouvernement de Jomâa une « troisième édition de la Troïka ». Le Front populaire annonce, en outre, qu'il n'aura pas l'accord de toutes les parties et que le FP n'hésitera pas à l'affronter. Amer Laarayedh a déclaré que le mouvement Ennahdha soutient le nouveau gouvernement : « Ennahdha n'est pas contre le principe de fusion des ministères, à condition de sauvegarder les dossiers les plus importants et surtout ceux qui sont relatifs à la justice transitionnelle ». Le parti de Béji Caid Essebsi, Nidaa Tounes, a annoncé avoir des réserves quant à l'équipe gouvernementale de Mehdi Jomâa, notamment en ce qui concerne les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense. Le secrétaire général de Nidaa Tounes, Taïeb Baccouche, a affirmé que le nouveau gouvernement devrait être « indépendant », en faisant allusion au ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou. Il a ajouté qu'il est impossible d'évaluer le travail des ministres du gouvernement de Mehdi Jomâa avant de voir les décisions qu'ils vont prendre. Le dirigeant au parti Al-Joumhouri, Issam Chebbi, a affirmé que son parti émet des réserves sur la composition du nouveau gouvernement en raison du maintien de Lotfi Ben Jeddou et Nidhal Ouerfelli dans la future équipe : « Mehdi Jomâa n'a pas pris en considération l'avis de plusieurs parties prenantes au Dialogue national qui ont appelé à rompre définitivement avec l'ancien gouvernement ». Chebbi a, en outre, indiqué que la composition du nouveau gouvernement risque de réduire les chances de consensus nécessaire pour faire face aux défis économiques, sociaux et sécuritaires.