A travers une réflexion libre et une démarche novatrice, le CJD Tunisie, espace de rencontre, d'échange, de formation et expérimentation se veut un mouvement patronal d'influence qui contribue de manière significative dans la recherche de solutions durables aux enjeux économiques et sociaux auxquels fait face le jeune entrepreneur et l'économie tunisienne toute entière. C'est en réponse à ce principe qu'a été organisé, jeudi 1er octobre 2009, le symposium Maghrébin sous le thème : « l'innovation entrepreneuriale vecteur d'intégration maghrébine. » Une foule de chefs d'entreprises et personnalités politiques maghrébines se sont défilés devant les entrepreneurs, universitaires et journalistes présents à Carthago Palace, pour communiquer un à un, leurs impressions, espérances et craintes vis-à-vis de l'union maghrébine. Prenant la parole lors du premier panel « quels projets fédérateurs pour le Maghreb ? », Mr Chékib Nouira président de l'IACE, a bref aperçu de la situation intermaghrébine actuelle. Selon lui, l'intégration maghrébine n'a pas avancé politiquement malgré les efforts du Président Ben Ali. Cependant, il ne faut pas omettre que sur le plan économique, la Tunisie a su pénétrer de nouveaux marchés maghrébins durant ces dernières années. Mr Ahmed Youra Haye, professeur en sciences économiques et coordinateur national du projet « Mauritanie – vision 2030 », a quant à lui, concentré son discours sur les problèmes maghrébins qui devront être résolus pour une meilleure concrétisation de l'union. En effet, selon Mr Youra Haye, se sont les considérations géopolitiques qui bloquent l'intégration maghrébine. Un point de vue que Mr Khalil Charfi, co-fondateur de la société OXIA, partage. Pour ce dernier, c'est aux politiques maghrébines d'intervenir au niveau interne et externe afin de guider les entrepreneurs dans leurs démarches. D'ailleurs, ce qui serait plus intéressant, selon Mr Karim Laraki, Chargé de l'Intégration régionale avec la commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, c'est de donner naissance à un projet maghrébin afin de pouvoir passer du bilatéral au global. Partant d'un constat aussi triste que réel (les maghrébins produisent mal et peu), Mr Laraki a relevé les quatre lignes éditoriales d'un projet d'union maghrébine réussie, à savoir : - Miser plus sur la qualité et quantité de notre production - Optimiser nos politiques de gestion de ressources humaines - Approfondir les partenariats au niveau du secteur agricole - Etre plus actifs au niveau institutionnel en suivant l'exemple de la création du CJD Maghreb A ce titre, nous tenons à signaler que la première Market Place des jeunes dirigeants maghrébins sera officiellement lancée le 13 octobre courant. Cette nouvelle plateforme a pour objectif de rapprocher les chefs d'entreprises maghrébins et les aider à mieux affronter leurs problèmes. Ouvrant la table ronde sous le thème « Quelle compétitivité pour le réseautage Euro-Maghrébin », Mr Afif Chelbi, ministre de l'industrie, de l'énergie et des PME, a rappelé les efforts fournis par le Président Ben Ali pour renforcer l'intégration maghrébine et multiplier les échanges multilatéraux. Une démarche qui a apporté ses fruits au fil des années puisque le volume des échanges de la Tunisie avec le Maghreb a plus que doublé entre 1995 et 2008, en passant de 1900 à 4200 MD. A cela s'ajoute la création de plusieurs pôles technologiques dont la gestion a été confiée à des prestataires privés. Il nous revient tout de même de souligner que sur le plan politique, il n'y a aucune entrave à la constitution de l'union maghrébine. Les lois existent mais ne sont pas appliquées. A vrai dire, pour un Maghreb uni, faut-il déjà qu'on s'unisse sur une langue, notre langue arabe, au lieu de chercher ailleurs et se perdre dans l'incompréhension…