Même si son père l'a toujours encouragé, il n'a jamais tenté de l'influencer dans ses choix. Hafedh Caïd Essebsi est un passionné de politique. Il adore la politique. Cet homme d'affaires croit tout de même que c'est de son père que lui vient son grand intérêt pour la politique. «C'est plus fort que moi, j'ai ça dans le sang. J'ai grandi là-dedans et maintenant, je suis un peu les traces de mon père», affirme t-il, Hafedh qui a rejeté aucune intention d'héritage au sein du Parti, suite à sa nomination en tant que responsable des structures internes de Nidaa Tounes. Il a prouvé, à travers la supervision des réunions régionales du Parti, dont il était le coordinateur général, assez d'efficacité et de savoir faire. Marchant sur les traces de son père, Béji Caïd Essebsi, Hafedh s'est lancé dans l'arène politique une première fois après la Révolution. « Le 17 janvier, le passage de mon père à Nessma m'a beaucoup impressionné surtout que le pays était en crise. Vite j'ai pris conscience et j'ai dit que je dois assumer ma responsabilité comme tous les Tunisiens. Face aux nombreuses sollicitations que j'ai reçues, je réponds que tout soutien sera la bienvenue. Lors du meeting de Monastir le 24 mars, on commençait à proposer le nom que devait porter le parti. On avançait le nom de « Nidaa El Watan ». Ce nom m'a vite séduit. J'ai proposé à mon père une autre appellation, celle de « Nidaa Tounes ». L'idée lui a plu. Et depuis il a été entériné ». Hafedh croit avoir une vision plus neuve des choses, alors que son père, lui, détient l'expérience. Ses conseils lui sont donc précieux. Il pense avoir bien appris la leçon. Homme de terrain, il participait et encadrait la marche de Nidaa Tounes, le 14 janvier à Tunis. Un parti réussi malgré les embuches. La deuxième manifestation, le 2 mars à Ksar Hellal, a été une grande réussite. Le troisième meeting à Gafsa ne fait qu'allumer la flamme chez Hafedh qui a compris qu'il a sa place à Nidaa Tounes qui l'a vu dans d'autres manifestations. L'objectif est de créer un équilibre sur l'échiquier politique national. En quelques mois, ce parti est déjà crédité d'un taux d'intentions de vote supérieur à Ennahdha. Hafedh ne veut pas se montrer : « C'est vrai que je ne suis pas médiatisé. C'est un choix personnel car on peut servir le pays même tout en étant loin des caméras. Je préfère travailler en coulisses. Je laisse les gens juger mon travail », dit-il. Hafedh, a-t-il une influence sur le parti ? A la place où je suis, étant chargé des structures, je pourrai peut être influencé et faire part de mes idées. Je veux être plus dans l'organisation, la recherche des solutions que sur le devant de la scène en témoigne la réussite sans précédent du meeting de Menzel Témime qu'il a suivi de près. Ce fils d'un grand leader ne recule pas. Il a un message à faire passer par rapport aux jeunes qui souhaitent s'investir en politique, c'est le suivant : il faut «connaître les valeurs et les principes défendus par le parti politique, mais une présence au sein d'un parti doit (aussi) être le fruit d'une préparation de longue haleine». Hafedh a reçu une leçon de vie fondamentale de son père. Il veut suivre ses traces. Des ambitions politiques ? Non, dit-il, car il a grandi avec cette devise, servir son pays. Et de conclure, «pouvoir être utile, c'est quelque chose de merveilleux».