La Tunisie ambitionne d'atteindre 10 millions de touristes à l'horizon 2014, d'améliorer la rentabilité du tourisme tunisien, de diversifier les produits touristiques et de renforcer la rentabilité des investissements touristiques. Ceci n'est pas une mince affaire. Il s'agit de grands défis à relever par un secteur clé qui constitue un pilier de l'économie tunisienne. Le moins que l'on puisse dire est que ces défis ne peuvent être relevés que par le biais d'un ensemble d'actions matérielles et immatérielles touchant tous les aspects de l'activité touristique. Pour ce qui est du volet immatériel, la promotion de l'investissement immatériel dans le programme de mise à niveau des établissements hôteliers (PMNH) constitue l'un des axes clés de la nouvelle stratégie arrêtée par le gouvernement qui table sur un tourisme de qualité. C'est même la nouveauté de la mise à niveau du secteur hôtelier qui privilégiera davantage la composante immatérielle. Il faut dire que cette nouveauté est commandée par la rude concurrence que subit le monde aujourd'hui, notamment dans le secteur du tourisme et plus précisément au niveau des prestations de services. Partout dans le monde, il existe de réelles politiques mises en place par les groupes, chaînes et entreprises hôtelières pour valoriser l'aspect immatériel et exalter l'image des destinations. Désormais, la qualité passe par davantage d'investissements dans l'immatériel. D'ailleurs, les nouvelles normes de classement des hôtels accordent une place de choix à ce genre d'investissements. Répondre aux normes des standards internationaux ainsi qu'aux attentes des clients, est donc devenu le maître mot pour faire face à cette concurrence grimpante. Des manques à combler Il faut dire que les diagnostics établis lors de la mise à niveau des unités hôtelières ont révélé un manque d'intérêt flagrant des professionnels à la composante immatérielle, pourtant fructueuse notamment en termes de qualité des services, d'amélioration de la rentabilité et de garantie d'un taux de retour conséquent des touristes. Ce manque clair d'attention, de négligence ou tout simplement d'ignorance des bienfaits de la composante immatérielle de l'investissement, est susceptible d'être comblé par les nouvelles mesures. Dans ce cadre, l'amélioration de la qualité du produit, la conception d'un plan marketing, la modernisation des techniques de commercialisation constituent la matière première de la valorisation du secteur outre la motivation des salariés, le développement de leur savoir-faire, leur flexibilité et leur capacité d'innovation. D'ailleurs, l'idée de miser sur les ressources humaines afin de rehausser la rentabilité macro-économique du secteur, résister aux aléas extérieurs et stimuler la croissance en termes de résultats financiers, de recettes en devises et de création d'emplois est constamment privilégiée au niveau de ces mesures. Des actions ciblées Puisque la composante immatérielle trouve du mal à percer également auprès des hôteliers, la campagne de sensibilisation aux actions immatérielles prioritaires (AIP) qui s'inscrit dans le cadre du plan de mise à niveau des établissements hôteliers (PMNH) a été récemment lancée. Outre la qualité, les actions immatérielles prioritaires englobent le développement du dispositif organisationnel, les ressources humaines et le développement du marketing, de la promotion et de la communication qui demeure le cheval de bataille pour atteindre l'objectif de 10 million de touristes à l'horizon 2014, objectif tracé dans le programme présidentiel du prochain quinquennat. Les pouvoirs publics sont conscients de l'apport des investissements immatériels et de leurs avantages. Les mesures se sont même très vite transformées en décret, entré en vigueur le 30 Juin 2009, fixant les conditions et les modalités d'octroi des primes relatives au programme de mise à niveau des établissements touristiques, dans son volet immatériel. Evidemment, les mesures concernent des avantages financiers, des incitations encourageant les professionnels de l'hôtellerie à investir dans l'immatériel. Au titre du nouveau cadre réglementaire, les professionnels de l'hôtellerie qui optent pour l'investissement immatériel, tels qu'investir dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication, l'adoption des normes d'hygiène et de qualité, l'intégration de la composante environnementale, la consolidation des plans de formation des ressources humaines, l'amélioration de la qualité des prestations et services et autres pourront bénéficier d'une importante prime. A ce titre, l'AIP présente plusieurs avantages financiers qui consistent en une prime dans la limite de 50% du coût des investissements immatériels prioritaires dont le plafond est fixé à 50 mille dinars par hôtel répartis comme suit: 20.000 dinars pour le plan qualité, 20.000 autres pour le développement du dispositif organisationnel et des ressources humaines et 10.000 pour le développement de la fonction marketing, promotion et communication. Ces avantages témoignent incontestablement d'une volonté accélérée de promouvoir l'investissement dans l'immatériel et traduisent une nette volonté de l'Etat d'encourager les hôteliers à adhérer au programme en mettant à leur disposition un éventail d'incitations mettant plus que jamais en valeur l'importance de l'immatériel dans ce secteur clé. Dans ce cadre, la citation de Dupont «Le tourisme est le secteur par excellence qui représente la nouvelle économie de l'immatériel» prend toute son envergure.