La Tunisie a lancé le premier projet application de la nanotechnologie dans la région du Maghreb arabe de l'Afrique du nord-ouest. Le projet vise à surveiller et à purifier les eaux de la Medjerda, le plus long fleuve de la Tunisie. Trois laboratoires mobiles suivront les eaux de la rivière, données collectées seront par la suite analysées dans un centre de recherche. Ces laboratoires seront mobilisés pour étendre le projet à d'autres régions du pays. «La Tunisie est exposée à des crises de l'eau à cause des changements climatiques. Les rivières et les eaux souterraines constitueront un élément important de la solution, et le gouvernement nous a donné le feu vert pour agir en conséquence», a déclaré Mohammed Ben Hussein, chef de projet à l'Agence nationale de la Tunisie de Protection de l'environnement. Le gouvernement tunisien a fixé un budget initial d'environ 580,000 $ US pour le projet. M. Hussein a aussi précisé que le groupe a des promesses du gouvernement pour le financement d'autres projets jusqu'en 2016, si celui-ci en cours connait la réussite escomptée. Le projet, partiellement financé et soutenu par la Belgique, est le premier de l'Association Tunisienne de l' « Environmental Nanotechnology ». Cette association qui a vu le jour au mois de décembre 2008, mais qui a pris une année pour convaincre les décideurs de l'importance de la nanotechnologie, en particulier pour fournir de l'eau convenable pour boire et l'irrigation, disent les scientifiques. Pour sa part, Nadhir Hamada, ministre tunisien de l'Environnement et le Développement Durable, a déclaré dans un communiqué qu'il s'attend à de futures applications de la nanotechnologie en Tunisie susceptible d'intégrer différents secteurs tels que la biologie, la chimie et la physique. Dans ce même contexte, L'Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT), vient de recevoir un nouveau système d'imagerie pour la lecture de la bio-puces, basées sur la résonance plasmatique de surface. Ce nouvel appareil permettra une meilleure compréhension des interactions moléculaires des protéines, des enzymes, des bactéries, des virus, l'ADN et les cellules. Il s'agit en effet d'un appareil photo numérique équipé d'un logiciel de pilotage qui observera bio- molécules immobilisés ainsi que les nanoparticules et de leurs orientations à l'échelle nanométrique. Les étudiants et chercheurs à l'INSAT seront formés par un ingénieur américain de la société américaine technologies GWC. L'INSAT, l'une des grandes écoles d'ingénieurs de la Tunisie est un pionnier en ce qui concerne la promotion de la nanotechnologie en Tunisie. La question de la nanotechnologie attire de plus en plus l'attention des scientifiques des pays de l'Afrique du Nord. L'Egypte a lancé l'an dernier un centre de recherche sur les nanotechnologies et nanosciences, qui visent à être de classe mondiale, avec le soutien du géant de l'informatique IBM. Récemment, l'Algérie a lancé plusieurs projets de recherche conjoints avec des scientifiques iraniens dans les applications de la nanotechnologie en environnement et gestion de l'eau. Mais la plupart de ces recherches n'a pas encore été appliquées, en partie en raison des fonds limités.