A l'occasion du colloque inaugural de l'Institut Tunisien des Administrateurs (ITA), organisé le jeudi 21 janvier 2010 à Tunis, Audinet s'est entretenu avec M. Slaheddine Ladjimi (Président de l'institut et Directeur Général de la BIAT). Au cours de cette entrevue, M. Ladjimi a présenté l'institut ainsi que son programme. Audinet : Vous venez de lancer l'ITA en réponse à la crise, comment jugez-vous le « Timing » de ce lancement ? M. Slaheddine Ladjimi : Il est à préciser que depuis trois ans que nous travaillons sur ce projet. Il a fallu qu'on trouve des hommes de bonne volonté capables de réfléchir sur les problématiques des administrateurs en Tunisie. L'institut regroupe un nombre prestigieux d'experts comptables et industriels, des universitaires… Concernant le « Timing », je crois que la création de l'ITA reste la plus importante étape puisqu'il faut le créer dans tout les cas. On a eu notre agrément en mai dernier et depuis on a pensé à organiser une action inaugurale, qui a commencé par une conférence de presse, datée lundi 18 janvier 2010, et un colloque inaugural sous un thème optimiste « Les nouveaux acteurs de l'après-crise : Administrateurs de sociétés ». Audinet : Comment pouvez-vous présenter ce thème ? M. Slaheddine Ladjimi : On a voulu parler de l'après-crise même si les crises restent cycliques. Nous sommes optimistes de la situation économique future vu les améliorations dont nous observons actuellement au niveau des économies européennes. Les signes précurseurs au niveau des économies mondiales surtout dans les zones américaine et européenne semblent positifs par rapport à ce qu'on a vécu avant. On commence à voir un peu de lumière au bout du tunnel puisque que la Tunisie est dépendante de ses voisins du nord. Audinet : Parlant de vos objectifs, est ce que vous cherchez à constituer un lobbying d'administrateurs ? M. Slaheddine Ladjimi : Je crois que notre rôle principal reste la réflexion sur le rôle de l'administrateur ainsi que la formation de certains d'entre eux en relation avec des instituts spécialisés sans oublier le rôle très important d'accompagnement. On souhaite être un lieu d'échange où les administrateurs peuvent poser des problèmes communs dont on essaye de trouver les solutions ensemble. Cette démarche peut aider le dispositif en général à améliorer la bonne gouvernance et la transparence au sein des entreprises. Il y a lieu de mentionner à ce niveau que nous ciblons toutes les entreprises mais particulièrement les sociétés cotées en bourse vu l'exigence de la communication des informations au profit des investisseurs non gérants. Audinet : Comment présentez-vous l'état des lieux des administrateurs en Tunisie ? M. Slaheddine Ladjimi : Je signale qu'il y a des attentes de la part des pouvoirs publics qu'il y aurait plus de gouvernance dans les entreprises. Le dispositif juridique peut illustrer cette observation à travers les textes sur la rémunération des administrateurs et dirigeants d'entreprises, le rôle des commissaires aux comptes et la durée de leurs mandats, le comité permanent d'audit. Ce comité peut avoir un rôle plus important dans le contrôle et la fourniture d'informations aux administrateurs au sein du conseil d'administration. L'ensemble de ces éléments consacrent des défis pour notre institut.