La liberté devient de plus en plus surveillée par les appareils électroniques. Les technologies informatiques ont permis d'augmenter ce que les spécialistes appellent la "traçabilité des gens". Nos activités, nos conversations, nos goûts et nos centres d'intérêts laissent des traces dans les multiples systèmes informatiques qui gèrent notre vie quotidienne. Toutes ces données sont collectées, centralisées et mémorisées par des organisations publiques ou privées qui peuvent connaitre à tout moment le "profil" de chaque individu. Fichiers informatiques, téléphones portables, internet, association de la carte de crédit et du code barre, réseau Echelon, multiples moyens par lesquels notre liberté est devenue très surveillée... Toujours sous le prétexte de la sécurité, les caméras de surveillance se multiplient dans la plupart des endroits publiques. A ces caméras s'ajoutent les appareils photo des radars automatiques sur les routes. Techniquement, rien n'empêche qu'ils soient utilisés pour une identification systématique de tous les véhicules. Juridiquement, une caméra de surveillance correspond à tout système d'observation fixe ou mobile qui collecte, traite ou sauvegarde des images pour prévenir, constater ou détecter des délits, constater ou repérer des nuisances et maintenir l'ordre. Ces prétextes juridiques ne cachent les utilisations illégales de ces caméras. Des constatations ont prouvé la fuite de quelques données personnels capturés par ces caméras et ce pour des opérations commerciales sur internet et via Bluetooth d'où l'importance de faire face à ces comportements touchant les intimités des gens. En Tunisie, l'utilisation de ces caméras est limitée aux endroits publics, parking, moyens de transport publics, ports maritimes et aéroports. La mise en place de ces caméras est subordonnée à l'autorisation préalable de la Commission nationale pour la protection des données personnelles avec obligation de coupure de son lors de l'enregistrement sans oublier la notification permanente de la présence de ces caméras au profit des visiteurs de ces endroits. Selon la loi N°63-2004, les espaces commerciaux équipés de caméras de surveillance doivent obtenir une autorisation de la part de l'Instance Nationale de Protection des Données à Caractère personnel d'ici le 5 mai 2010 avant s'être traînés en justice par cette dernière selon l'hebdomadaire ASSABAH EL OSBOII . Reste à voir les répercussions de ces autorisations sur le déroulement des surveillances pour savoir est ce que ces dispositifs juridiques sont capables de contrôler les caméras de surveillance ou non ?