Le siège de l'Union Tunisienne du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat a abrité, le jeudi 18 février courant, un séminaire d'information portant sur « la conjoncture nationale et les perspectives internationales » du marché du textile et de l'habillement en 2010. A Vrai dire, ce séminaire organisé par le Cettex (centre technique du textile), le Cepex (Centre de Promotion des Exportations), et la Fenatex (Fédération du Textile), vient à point nommé, après une année, et même plus, quasiment noire pour cette branche comme importante pour l'économie tunisienne. Une importante partie de l'année 2008, et quasiment toute l'année 2009, ont représenté des périodes difficiles pour le secteur du textile à cause notamment de la crise financière internationale, qui a frappé le pouvoir d'achat des consommateurs des pays marchés classiques de la Tunisie, notamment dans les pays de l'Union Européenne. Et encore plus compliqué que cela, la donne internationale a favorisé l'émergence de nouveaux pays spécialisés dans ces industries, ces pays ont même empiré la situation puisqu'ils ont offert des produits très concurrentiels, notamment grâce à leurs prix dérisoires. C'est ce qui a expliqué le fait que les importations d'habillement de l'Union européenne (UE) en provenance de la Tunisie et du Maroc, ont baissé tout au long de 2009. Ainsi, la Tunisie n'a exporté que pour la somme de 2326 millions d'euros, soit une régression de l'ordre de 14%, par rapport à 2008. Le Maroc quant à lui a exporté pour la somme de 2135 millions d'euros, accusant à son tour une baisse considérable de -17%. Ceci alors que les importations en provenance de pays asiatiques ont réalisé des augmentations, bien qu'insignifiantes, ce qui est le cas de la Chine, qui a vu ses exportation grimper, pour atteindre une valeur totale de 27 101 millions d'euros, soit une progression de +4%. La palme revient surtout au Bengladesh et à l'Inde, qui ont réalisé d'excellents scores, avec respectivement, 5424 millions d'euros (, soit une hausse de 14%) et de 3965 millions d'euros, soit une progression de 5%, pour les exportations indiennes. Une bonne remarque a été citée à maintes fois durant cette rencontre, c'est celle concernant le prix du produit tunisien à l'export, ce dernier dépasse en valeur celui du Bangladesh par exemple par plusieurs fois, ce qui a été considéré comme étant un signe plutôt positif, puisqu'il dénote de la valeur du produit. C'est-à-dire, selon les experts présents, que le produit tunisien est en train de monter en gamme ce qui explique sa valeur à l'export. Pour ce qui est des prévisions pour l'année 2010, les experts présents, notamment ceux de l'Institut Français de la Mode (IFM), ont insisté sur le fait que l'on table pour l'année en cours sur un «redémarrage lent » pour l'Europe, avec une ascension des prévisions de croissance de +1,5%, simultanément avec une sortie plutôt vigoureuse pour les Etats unis d'Amérique avec +2,7% de plus. Pour ce qui est des pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la croissance serait de quelques +2,1%. Ces mêmes estimations prévoient une sortie retentissante pour les pays émergents (Chine, Inde, Brésil et Russie), avec un taux de croissance prévisionnel moyen de l'ordre de 7,4%. Le séminaire d'information a permis d'une façon générale de faire le point des répercussions de la crise internationale sur le secteur textile-habillement dans le monde et en Tunisie et d'identifier les meilleures solutions de reprise. Mais il a aussi permis de dresser la nouvelle cartographie du textile et de l'habillement mondial, à travers une présentation de Gildas Minveille, responsable de l'observatoire économique de l'IFM, ainsi que les mutations de la consommation et de la distribution en Europe et aux Etats Unis, à travers une analyse de Evelyne Chaballier, Directrice des études économiques et prospectives à l'IFM.