« Tunis place financière régionale : Les voies d'avenir de la finance et des banques tunisiennes dans l'Euromed » est le thème de la douzième édition du Forum de l'Economiste Maghrébin, tenu mardi 27 avril 2010 à Tunis. Le thème émane du point 12 du programme présidentiel pour faire de la capitale tunisienne une place financière régionale. L'engagement ne manque pas de défis pour un pays émergent et surtout partenaire de l'Union Européenne via la signature de l'accord de libre-échange il y a quinze ans. Le calibre des panélistes et participants du forum illustre l'importance et l'engagement des différents acteurs de l'économie malgré les obstacles et difficultés que le projet peut faire face. Le directeur de l'économiste maghrébin, Hedi Mechri, a mis les réflexions en route, lors de son intervention de bienvenu, par un clin d'œil sur la coïncidence de date puisque c'est le 38ème anniversaire de la célèbre loi d'avril 72 sur l'industrie, une constatation symbolique même si les secteurs diffèrent. Après une intervention remarquable de la part du représentant des bailleurs de fonds, M. Ferid Ben Tanfous (Président de l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers, APTBEF), le chef de la délégation de l'Union européenne en Tunisie a pris la parole pour confirmer le point de vue bancaire. M. Adrianus Koetsenruijter a adopté l'approche qui stipule que plus qu'on contrôle et on met des freins à la libéralisation, on augmente les fuites de capitaux. Une vision qui incite à l'ouverture étudiée mais surtout l'ouverture en période de crise. Cette dernière a fait l'objet d'une reconnaissance de la part de l'ambassadeur européen qui a certifié la gestion tunisienne dans les périodes économiques difficiles. Le projet de la place financière se présente innovant mais il est clair, à travers les différents intervenants et experts, que plein de barrières sont à éliminer pour commencer la mise en place : le système bancaire tunisien manque de réactivité par rapport aux exigences d'une place financière sans oublier les réformes juridiques et fiscales, jugées primordiales, pour libérer le secteur et changer de méthodologie de supervision. Ces points ne sont pas les seuls à étudier dans ce dossier puisqu'il y a d'autres à fondement technique tel que la taille de notre marché financier actuel ainsi que la capitalisation boursière. Ces deux éléments sont loin des performances régionales et surtout des autres places opérationnelles à partir des pays émergents (Singapour, Iles Maurice…). Le potentiel économique et la stabilité politique peuvent encourager les décideurs à ouvrir ces chantiers et entamer le projet à fond à l'aide d'une volonté claire de la part des investisseurs locaux qui ne ratent pas la moindre occasion d'améliorer le rendement du marché tunisien.