Une délégation Wallonie et belge présidée par Rudy Demotte, ministre-président de la Wallonie et de la Communauté française de Belgique, effectue une mission en Tunisie. Elle compte manifester le soutien de la Belgique à la transition démocratique en Tunisie. Le ministre-président Rudy Demotte a accordé une interview à « Investir En Tunisie ». Quel est l'objet de votre visite en Tunisie ? Rudy Demotte : je tiens d'abord à exprimer mon admiration au vaste mouvement populaire et spontané à l'origine de la transition politique et je salue le rôle pionnier joué par le peuple tunisien au Maghreb et dans le monde arabe en général. Notre brève mission a pour but de manifester le soutien de la Wallonie et de la Communauté Wallonie-Bruxelles à la transition démocratique en cours en Tunisie qui est le quatrième partenaire économique de la Belgique. Nos deux pays ont beaucoup de points communs en termes de moyens et de caractéristiques. Nous voulons échanger quelques expériences en matière de gouvernance locale. Par exemple actuellement, nous sommes attentifs au déroulement de la constituante pour l'adopter en Belgique en cas de réussite, puisque nous sommes en train de bâtir un nouveau système politique, selon nos caractéristiques. Donc, ça nous intéresse de voir comment ça se passe en Tunisie laquelle a toujours était un partenaire important. Quels seraient les domaines d'échange et de partenariat? Nous sommes ici pour soutenir plusieurs initiatives notamment dans le domaine de l'enseignement supérieur, à travers le renforcement d'échange d'étudiants entre nos deux pays. Mais, il y aura aussi un échange d'enseignants. Il existe aussi a une formule que nous expérimentons actuellement et qui est la mise en place de programme partagé par des écoles supérieures, c'est-à-dire qu'ils déboucheraient sur des certifications communes. Notre partenariat toucherait en outre le domaine des médias, à travers une idée de projet en cours et qui consiste à un échange de journalistes, au nombre de 20 de chaque pays, pour couvrir les élections et faire le travail journalistique dans l'audiovisuel, dans les journaux papiers et électroniques, bref faire le métier dans tous ses états, et ceci dans le but de renforcer l'expérience et le savoir-faire de nos journalistes. Il s'agit d'un programme d'accueil de journalistes tunisiens, des jeunes a priori, dans une optique flexible et pour une courte durée, dans les médias belges francophones afin de favoriser la couverture des élections, dans un pays qui n'a jamais connu qu'une presse assujettie. Ce projet serait mis en place dans les deux mois avenir. Economiquement, la Tunisie constitue un marché important. Nous sommes intéressés plutôt par des projets agroalimentaires qui seront implantés à Téboursouk, au gouvernorat de Béja, où nous avons effectué une visite au site archéologique de Dougga, afin d'inciter les touristes belges à visiter les régions intérieures de la Tunisie. Nous avons entendu parler d'une éventuelle résidence du président déchu dans votre pays. Qu'en est-il exactement ? Personnellement, je ne suis pas au courant, mais je le dis devant tout le monde, Ben Ali n'est pas le bienvenu en Belgique, ça c'est clair ! Propos recueillis par A.Fatnassi