La deuxième demi-finale de l'Euro 2012 s'annonce prometteuse entre une Allemagne favorite et une Italie en mission. C'est le choc entre les deux pays les plus titrés d'Europe. Entrera-t-il dans la légende des Allemagne-Italie ? La demi-finale de la Coupe du monde 1970, avec cinq buts dans la prolongation, gagnée par les Transalpins (4-3 a. p.) au bout de 120 minutes d'anthologie est considérée pour beaucoup comme le « match de légende » de l'histoire du football. Les images du capitaine allemand Franz Beckenbauer, le bras en écharpe, sont passées à la postérité. Cet Allemagne-Italie, version demi-finale de l'Euro 2012, a toutes les chances lui aussi d'entrer dans les annales. Car les Allemands doivent vaincre le signe… italien. Il est vrai qu'en sept matches d'Euro ou de Coupe du monde, la Nationalmannschaft n'a jamais battu la Squadra Azzurra (3 défaites, 4 nuls) et a même été éjectée à trois reprises dans les matchs à élimination directe ! Les Allemands n'ont notamment pas encore digéré la défaite en demi-finales (2-0 après prolongation) à domicile lors de leur Mondial en 2006. La guerre des mots d'avant match a planté le décor : «On s'est bien entraînés, on est bien préparés. Les Italiens peuvent venir», a lancé l'attaquant allemand Miroslav Klose. L'Italien Andrea Pirlo a déclaré de son côté que la Mannschaft avait «peur de l'Italie, notamment à cause des défaites du passé». L'Allemagne, toujours présente dans le dernier carré du Mondial et de l'Euro depuis 2006, part toutefois avec les faveurs des pronostics, elle qui reste sur 15 victoires consécutives en matches officiels, un record dans son histoire. Le spectacle pourrait donc être au rendez-vous entre deux équipes joueuses. On ne présente plus le jeu offensif flamboyant de la Mannschaft depuis que Joachim Löw a pris les rênes de la sélection. Cesare Prandelli, nommé suite au fiasco du Mondial 2010 (élimination au premier tour), a changé le visage de la Squadra Azzurra. Cette dernière propose un jeu basé sur la possession de balle. On est loin du catenaccio, marque habituelle de fabrique du football italien. «Nous savons aussi tacler et donner quelques coups», a toutefois glissé malicieusement Prandelli. Les coéquipiers de Pirlo jouent la carte de l'attaque. La preuve ? L'Italie est la formation qui a tenté le plus de tirs depuis le début de la compétition (88, source Opta). Avec un peu plus de réalisme, à l'image de son fantasque attaquant Mario Balotelli, elle n'aurait pas attendu la séance des tirs au but dimanche pour venir à bout de l'Angleterre (0-0, 4 tab 2). Klose : « On aura une stratégie » Klose, qui devrait être titularisé en attaque, modère l'inquiétude. «Les Italiens ont eu le contrôle de la balle et ont pressé les Anglais dans leur camp. Cela n'arrivera sans doute pas avec nous. On aura une stratégie. On connaît leurs faiblesses.» L'Allemagne devrait également disposer de l'atout fraîcheur, elle qui a eu deux jours de récupération de plus que l'Italie. Ce qui a fait dire au stratège Andrea Pirlo : «C'est beaucoup. Ce serait mieux d'équilibrer les choses, peut-être en rallongeant le tournoi.» La défense italienne, en raison des blessures de Giorgio Chiellini et Ignazio Abate ainsi que de la suspension de Christian Maggio, se présente affaiblie. Mais cette Italie-là a de l'orgueil et semble en mesure de jouer, une nouvelle fois, un mauvais tour à la Mannschaft.