Les deux entraîneurs paraissaient sur leurs gardes et incapables de dire si l'un d'entre eux avait pris un avantage au terme du nul (1-1) dimanche soir au stade Borj El Arab d'Alexandrie. C'est que cette finale nord-africaine en forme de derby réserve tous ses secrets jusqu'au soir du samedi 17 novembre lorsque les deux protagonistes se retrouveront pour trancher une affaire de suprématie au stade de Radès. Houssam El Badry (entraîneur d'Al Ahly du Caire): "Le retour de Moawad va nous donner de nouvelles énergies" "Contrairement à ce que l'on peut croire, ce nul concédé même avec des buts à domicile n'est pas mauvais du tout pour nous .Les chances des deux protagonistes restent à mon avis égales en vue de la seconde manche. Je dis cela parce que nous connaissons beaucoup de problèmes dans notre équipe. Je n'en parle jamais aux médias afin d'éviter toute éventuelle déconcentration de mes joueurs. Heureusement, nous avons deux semaines pour remédier à certaines de ces lacunes avant le deuxième round de Radès. Ce soir, notre rendement a été la plupart du temps convaincant. Seulement, nous avons manqué de réussite et de réalisme, notamment sur deux occasions échues à Mohamed Aboutreika, l'une en première période, l'autre après la pause. Pourtant, je ne peux rien lui reprocher puisqu'il nous a rejoint juste quelques jours avant la finale. Il reste un formidable joueur auquel je veux donner le maximum de temps de jeu car il est capable à tout moment de changer le cours d'une rencontre. Voilà pourquoi je l'ai laissé sur le terrain jusqu'au bout. Rayon défense, les erreurs commises sont assumées par toutes les lignes. La responsabilité du but encaissé est partagée par le gardien Sherif Ikramy et par ses défenseurs. Je crois que notre manoeuvre offensive a été meilleure après l'incorporation d' Hamdy El Saïed et Emad Moteab. Quant à la titularisation de Sherif Abdul-Fadil côté gauche de la défense, cela avait pour but de bloquer cette partie qui constitue l'un des points forts de notre adversaire. Le retour de Sayed Moawad à Radès va nous donner de nouvelles énergies aussi bien dans le travail défensif qu'offensif." Nabil Maâloul (entraîneur de l'Espérance de Tunis): "C'est du 50/50 » "Cette finale continentale garde tous ses secrets. Malgré un nul flatteur (1-1) soit avec au moins un but inscrit ici, comme nous l'espérions au départ, chacune des deux équipes garde 50% de chances d'arracher la décision dans deux semaines à Radès. Il y aura certes 60 mille supporters tous acquis à notre cause. Certes, ce sera une carte gagnante pour nous .Mais la décision est loin d'être faite. J'en veux pour preuve la finale africaine de 2006, à Radès même où le Club Sportif Sfaxien a été crucifié par Mohamed Aboureika dans les dernières minutes de la finale retour (1-0), alors que les Tunisiens avaient cru avoir fait le plus dur en ramenant le nul (1-1) du Caire. Au match retour, nous n'allons plus penser au score de l'aller. Nous allons jouer comme si nous avions perdu cette première manche (2-1). C'est-à-dire en cherchant à marquer au moins un but. Nous avons sorti ce soir une grande partie tactique. En première période, l'adversaire a été meilleur. Mais au bout du compte, nous ne lui avions concédé qu'une seule grosse occasion lorsque Ahmed Fathi s'est engouffré côté droit pour servir sur un plateau Aboutreika. Pour le reste, nous avons fermé toutes les issues menant à la cage de Ben Cherifia. Ce qui s'est passé en seconde période coulait de source. Nous avons marqué après cinq minutes de jeu. Il devenait inévitable qu'Al Ahly mette la pression et que nous reculions. Nous avons opéré un retrait excessif, je crois. De plus, la rentrée de Mohamed Barakat et Emad Moteab a boosté l'attaque ahlaouie. Houssam El Badry jetait alors toutes ses cartes offensives dans la bataille. J'ai néanmoins un petit regret: celui d'avoir gaspillé les opportunités de changement. En effet, j'ai dû procéder à trois changements forcés, car aussi bien Harisson Afful, que Houcine Ragued et Joseph-Yannick N'Djeng ont quitté la pelouse blessés. Heureusement pour nous que Moez Ben Cherifia, notre gardien, était ce soir dans un état de grâce. Il n'a que 21 ans. Ce sera le futur titulaire en équipe de Tunisie, j'en suis certain. Il ira très loin, ce gars. Le retour de Youssef Msakni au match retour sera un peu difficile. Après une opération de l'appendicite, il faut en général deux à trois semaines de repos. Maintenant, j'ai deux semaines pour préparer une solution côté droit. Samah Derbali et Harisson Afful, qui occupent généralement cette zone, seront tous deux suspendus pour avoir écopé ce soir d'un deuxième avertissement. Cela ne sera pas très évident, mais il faudrat faire avec. Bref, le 17 novembre à Radès, l'on doit s'attendre à un match tout à fait différent de celui d'Alexandrie."