Lors des premiers travaux de construction d'un hôpital régional à Sbiba, dans le gouvernorat de Kasserine, une découverte archéologique fortuite a été faite : plusieurs sépultures antiques ont été mises au jour, révélant de nouvelles informations sur l'histoire ancienne de la région. Suite à cette découverte, une équipe spécialisée du service des relevés et recherches de l'Institut National du Patrimoine (INP) est intervenue pour effectuer une fouille de sauvetage. Celle-ci a permis d'identifier et de documenter un grand nombre de tombes selon des méthodes topographiques, archéologiques et photogrammétriques rigoureuses. Les vestiges matériels et osseux ont été transférés dans les dépôts de l'INP dans la région pour être préservés en vue d'études historiques et anthropologiques ultérieures, indique un communiqué rendu public par l'Institut National du Patrimoine, ce samedi matin 3 mai 2025. La même source ajoute que deux types de sépultures identifiés : Tombes à jarres : Ce premier groupe est composé de grandes jarres servant à l'inhumation d'enfants, une pratique funéraire bien connue dans l'Antiquité. Une des plus grandes nécropoles utilisant cette méthode a été découverte à El Jem dans les années 1980. Fosses longitudinales : Le second type de sépultures est constitué de fosses allongées renfermant des squelettes en position fléchie, recouverts de dalles de céramique courbées. Les premières observations indiquent qu'il s'agirait de tombes datant de la fin de l'époque antique. Cette découverte offre de nouvelles données sur l'étendue urbaine de la cité antique de Sufes (nom antique de Sbiba) durant la fin de l'Antiquité. Elle vient enrichir les connaissances déjà acquises grâce à d'autres vestiges de la région : fort byzantin, thermes romains, fontaine publique, ainsi qu'un ensemble d'inscriptions en latin et en punique. Il est à noter que l'intervention a été assurée par une équipe pluridisciplinaire relevant de plusieurs institutions nationales. Le travail de terrain a été conduit par les représentants de l'Institut National du Patrimoine à Kasserine, à savoir Nabil Hassni, Tawfik Hamzaoui, Wadhah Massoudi et Taher Barhoumi, dont l'expertise a permis une gestion rapide et rigoureuse de cette fouille de sauvetage. Le volet anthropologique a bénéficié de la contribution de Najed Chelghoumi, spécialiste au Laboratoire d'anthropologie du Musée national de Carthage, apportant un éclairage essentiel sur les restes humains mis au jour. La mission a également intégré une dimension académique grâce à la participation de l'étudiante Abir Daddae, de l'Université de La Manouba, offrant ainsi une opportunité de formation sur le terrain à la future génération de chercheuses et chercheurs. L'ensemble des opérations a été supervisé par Hamdan Ben Ramadan, responsable scientifique du patrimoine au gouvernorat de Kasserine, qui a coordonné les travaux selon les normes en vigueur et assuré la liaison entre les différentes institutions impliquées.