En France, les fers à repasser et centrales vapeur perdent du terrain. D'après les chiffres du Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d'appareils d'équipement ménager), ces appareils enregistrent une chute constante de leurs ventes depuis une quinzaine d'années. De 3 millions d'unités vendues chaque année à la fin des années 2000, le chiffre est tombé à 1,6 million en 2024. Dans le détail, les fers à repasser ont connu une baisse de 8,7 % en valeur l'an dernier, tandis que les centrales vapeur ont reculé de 7,2 %. Dans un magasin Boulanger des Bouches-du-Rhône, le constat est sans appel : les rayons consacrés à ces produits se réduisent d'année en année. "Les gens n'en achètent plus, je pense que plus personne ne repasse ses vêtements", résume un vendeur avec plus d'une décennie d'expérience. Des habitudes vestimentaires en pleine évolution Cette baisse ne traduit pas un laisser-aller général, mais bien une transformation des usages. Le vestiaire professionnel s'est assoupli, notamment sous l'effet du télétravail. Moins de chemises, moins de tailleurs, et donc, moins de repassage. "Le besoin de repasser est moins important", observe Laurent Cours, directeur statistiques et études au Gifam. Aujourd'hui, les Français privilégient des vêtements en matières souples et infroissables, tandis que certains lave-linge et sèche-linge intègrent désormais des fonctions défroissage, limitant la nécessité d'un repassage manuel. L'essor des défroisseurs et des alternatives Face à ce changement d'habitudes, un nouvel appareil tire son épingle du jeu : le défroisseur. Introduits en France au début des années 2010, ces dispositifs portatifs ont vu leurs ventes progresser de 5,2 % en 2024. Moins coûteux et plus rapides à utiliser, ils séduisent une clientèle à la recherche de praticité. Autre tendance marquante, notamment chez les jeunes : le système D. "Quand j'ai vraiment besoin d'enlever un faux pli, j'utilise mon fer à lisser les cheveux", confie Mathilde, enseignante de 32 ans, qui n'a jamais possédé de fer à repasser classique. Un marché en transformation, pas en disparition Malgré cette baisse structurelle, le marché du repassage n'a pas disparu. En 2024, un million de fers à repasser et 500 000 centrales vapeur ont encore été vendus en France. Une preuve que ces appareils conservent leur place dans de nombreux foyers, même si leur usage devient plus occasionnel. "Ce n'est pas un marché qui a disparu, loin de là", conclut Laurent Cours. Mais les fabricants doivent désormais composer avec des consommateurs aux attentes différentes : moins de repassage, plus de rapidité, et une adaptation aux nouvelles pratiques du quotidien. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!