On aborde aujourd'hui la première journée du bac 2015, tout en restant vigilant sur tous les types de fraudes. Le port du téléphone portable, même éteint, est considéré comme une infraction grave Avec le démarrage, aujourd'hui, des épreuves du baccalauréat 2015, démarre la guerre à la fraude que Néji Jalloul, ministre de l'Education, est déterminé à remporter à tout prix. Une bataille que le ministre et ses collaborateurs se jurent de gagner, mais aussi tous les Tunisiens et à leur tête les parents et les futurs bacheliers qui veulent que le bac retrouve son aura et redevienne le diplôme qu'il était avant que les fraudeurs et les professionnels de la fausse copie n'en ternissent l'image. Les chiffres révélés, lundi 1er juin, par le directeur général des examens au ministère de l'Education, Amor Welbani, sur le nombre des fraudeurs débusqués en 2014 et sanctionnés, font froid dans le dos. Ils ont été 756 fraudeurs à avoir été pris la main dans le sac et avoir fait l'objet des sanctions prévues par la loi. Pour l'épreuve de 2015, on promet des sanctions plus sévères qui peuvent aller jusqu'à l'emprisonnement des copieurs, alors qu'auparavant la sanction extrême était l'interdiction de subir l'examen du bac pour cinq ans. Et comme les temps changent, le directeur général des examens s'est trouvé dans l'obligation d'énumérer les différents types de fraudes auxquels recourent les bacheliers. Il s'agit de stylos magiques, de faux vrais candidats, de fausses lunettes optiques et surtout des fameux portables. Mais cette fois, c'est officiel et irréversible. La traque des GSM sera sans répit. Aucun candidat ne sera autorisé à accéder à la salle des examens muni d'un portable. Les grands moyens seront utilisés pour confondre ceux qui s'ingénieront à contourner les mesures prises par le ministère. «Un matériel sophistiqué de brouillage sera installé dans les 560 centres d'examen que compte le pays», affirme Amor Welbani, sans préciser à combien reviendra le coût financier de cette opération. Mais quand on part en guerre et qu'on décide de la gagner coûte que coûte, on n'accorde plus grande attention aux dépenses. La guerre en quête d'un baccalauréat pas comme les autres ne se limitera pas uniquement aux fraudeurs. Elle vise également les fameux 25% qui ont permis la réussite en 2014 de quelque 20% des candidats qui ont accédé à l'université en bénéficiant de cette disposition «qui a fait son temps et qui a contribué à ce que le bac tunisien perde de sa crédibilité au point que plusieurs universités étrangères ont fermé leurs portes aux titulaires de notre baccalauréat». Pour les épreuves de 2015, les 25% seront ramenés à 20% en attendant que la consultation nationale sur la réforme du système éducatif décide son annulation purement et simplement. C'est du moins ce que promet ou souhaite Néji Jalloul en s'empêchant, pour le moment, d'interférer dans les conclusions de la consultation ou de les orienter. Il reste que la mobilisation constatée au niveau du ministère de l'Education et de ses différentes directions régionales touche également la réunion des meilleures conditions possibles de réussite aux candidats. Ainsi, chaque salle d'examen comptera 18 candidats et ils seront 15 seulement dans certains centres. D'autre part, on apprend que Habib Essid, chef du gouvernement, accompagnera, aujourd'hui, Néji Jalloul, ministre de l'Education, pour effectuer une visite d'inspection au lycée Sadiki dans le but de superviser le démarrage de l'examen du baccalauréat. C'est la première fois dans l'histoire du pays qu'un chef de gouvernement se déplace dans un lycée pour s'enquérir du déroulement des épreuves du baccalauréat. Qui sait ? Ce sera peut-être le démarrage d'une nouvelle tradition.