Kant, la dimension sociale du travail, Rousseau… Hier, mercredi 9 juin 2010, les centres d'examen de tout le pays ont ouvert leurs portes dès 7 heures et demie pour accueillir les candidats au baccalauréat. 139.147 candidats répartis sur six filières auront à subir durant six journées les épreuves de la première session du bac. La matinée de cette première journée a été consacrée à l'épreuve de philosophie pour toutes les sections. Quant à l'horaire imparti à cette épreuve, il est fixé à 4 heures pour les littéraires et seulement 3 heures pour le reste des sections. C'est vers 11h que les premiers candidats commencèrent à quitter les salles d'examens dans ce grand lycée de la banlieue sud. A la sortie, ils se sont déclarés satisfaits, expliquant que les sujets étaient tout à fait compatibles avec les programmes officiels. Les mêmes sujets de l'épreuve de philo ont été proposés aux candidats appartenant aux sections de mathématiques, sciences expérimentales, sciences techniques, économie-gestion et sciences informatiques. L'épreuve consistait en deux parties, notée chacune sur 10 points. La première partie comportait trois sujets obligatoires : un premier exercice (noté sur 2 points) portait sur la modélisation scientifique, le deuxième exercice (noté sur 2 points) traitait de l'universalisme et de la culture de l'autre. Il s'agissait dans le troisième exercice (noté sur 6 points) d'un texte de Kant sur la morale et le bonheur avec trois questions dont chacune est notée sur deux points. Quant à la deuxième partie de cette épreuve, elle est notée sur 10 points et comportait deux sujets au choix. Le candidat devrait rédiger un essai de trente lignes sur l'une des questions suivantes : « La rencontre avec l'autre entraînerait-elle une dislocation de l'identité ? » ou bien « Pourrait-on être homme sans être citoyen ? » Aymen, un candidat de la section Economie-Gestion, tout comme sa camarade Hayfa, avait chacun exprimé sa satisfaction sur les sujets proposés : « ils sont variés et les thèmes étaient attendus par la majorité des candidats. Cependant, le texte de Kant présente une certaine difficulté ; mais en s'éclairant des questions posées, on peut s'en sortir avec le minimum de dégâts » L'épreuve de philo relative à la section Lettres comportait trois sujets au choix : dans le premier, il s'agissait de la dimension sociale du travail, le deuxième traite de la subjectivité de l'art par rapport à la réalité objective, le dernier, sous forme d'un extrait du livre de J.J.Rousseau « Emile ou de l'Education » portait sur la connaissance du moi. La majorité des candidats interrogés ont opté pour le premier sujet. « C'est un sujet d'ordre général et facile à traiter, nous a déclaré Mondher qui passe pour la première fois le bac, il suffit d'avoir une culture générale pour pouvoir en parler ; et puis le thème du travail, nous l'avons bien étudié au cours de l'année. Apparemment, il ne devrait pas y avoir de problèmes là-dessus ! Espérons que les correcteurs seront tolérants !» Nous avons abordé un professeur de philo, F.J., qui nous a confirmé que les sujets, que ce soit pour les littéraires ou les autres sections sont abordables, aucune anomalie n'a été relevée quant à la formulation des questions des différents sujets. Tous les thèmes proposés sont conformes au programme ! » Après l'épreuve de philo, les candidats ont passé les différents examens de la troisième langue étrangère choisie (italien, allemand, espagnol…) qui compte comme une matière à option et qui dure de 13h à 14h 30. Aujourd'hui, jeudi 10 juin, deuxième journée du bac, les candidats, toutes filières confondues, auront à passer les épreuves des matières de spécialités (dites de base) dont le coefficient est déterminant. Hechmi KHALLADI ----------------------- « Les sujets sont à la portée de l'élève moyen », affirme le ministre de l'Education A l'occasion du démarrage des épreuves, M. Hatem Ben Salem, ministre de l'Education, s'est rendu au lycée "Imam Moslem", à El Menzah, où il a pris connaissance des conditions du déroulement des examens et prodigué ses encouragements aux candidats, affirmant que les sujets sont à la portée de l'élève moyen. Lors de sa rencontre avec les cadres administratifs et éducatifs de l'établissement, le ministre s'est intéressé aux préparatifs engagés en vue d'assurer le bon déroulement des épreuves du baccalauréat qui constituent le couronnement de tout un cursus scolaire. Il a indiqué que les nouvelles mesures relatives à l'organisation de cet examen national, visent à réunir les meilleures conditions pour les candidats et à les encadrer psychologiquement. (TAP) Brouillage sur toute la ligne Pour lutter contre les fraudes au Bac, le ministère de l'Education a annoncé la mise en place d'un brouilleur de téléphone portable. Un appareil, dit-on, capable de bloquer tous les réseaux de téléphonie mobile dans tous les centres d'examens. Il est vrai qu'il fallait réagir vu l'ampleur de fraudes dites « technologiques » ces dernières années. Mais au fait, et contrairement à ce qui a été annoncé, il ne s'agit pas de brouilleur mais d'un simple détecteur d'émission téléphonique. Fausse annonce ? Pour en savoir plus nous avons contacté ce qui est de droit au ministère de l'Education. Selon ce dernier le ministère a opté pour le choix d'un détecteur ne pouvant pas brouiller tous les périmètres autour des centres d'examens et pénaliser les habitants qui vivent tout autour. «Nous avons opté pour la prévention. C'est dans cette logique que nous avons demandé aux candidats de consigner les téléphones portables avant d'entrer dans les salles d'examens. En plus nous avons acheté 400 détecteurs que nous avons distribués dans les principaux centres. Ces détecteurs peuvent signaler tout portable en marche. Et nous pensons que c'est la meilleure solution », affirme cette source. Cela dit, des témoins nous ont confirmé l'inutilité de ces détecteurs qui ne signalent que l'existence d'un portable en marche dans un périmètre bien déterminé mais ne signale pas le fraudeur avec précision. A se demander si on n'a pas jeté de l'argent par la fenêtre. Affaire à suivre