La saison a été bonne dans l'ensemble L'ESZ a connu un début de saison peu ordinaire : désignation du président au cours des derniers jours, renforcement de l'effectif, à la veille du démarrage du championnat, préparation tardive... Malgré cela, Skander Kasri, contacté lui aussi à la dernière heure, n'a pas refusé l'offre et n'a pas parlé du défi à relever. Autrement dit, tout a été fait à la hâte. Avec le temps, la patience, le travail et la persévérance, l'équipe a commencé à prendre forme. Les résultats positifs qu'elle a obtenus lui ont attiré l'attention des autres clubs, ainsi que l'admiration de ses supporters. Ses premières victoires contre les grands et à l'extérieur ont été qualifiées, tantôt de surprises, tantôt de coups de chance. Mais, au fil des jours, les commentateurs se sont rendus à l'évidence. Ils ont rendu à César ce qui appartient à César, en décrivant la réalité telle quelle. Le duo Kasri-Rached travaillait méthodiquement, sans tapage médiatique. Les joueurs ont brillé par leur sérieux et leur application. Et les bons résultats ne se sont pas fait attendre. Il n'y a pas donc de miracle. Récompensée par ses performances, l'équipe sudiste s'est taillé une bonne place dans le peloton de tête. Deux de ses joueurs (Krir et Regueï) ont été appelés en Equipe nationale, et deux autres (Aounalli et Jouini), en équipe olympique. La quatrième place était également à sa portée, mais elle l'a ratée à deux reprises. Une première fois, en perdant contre l'ASG, puis en récidivant face au CA, mardi dernier. Cela ne veut pas dire que le Club Africain ne mérite pas le titre de champion. Seulement, il était sous pression, amputé de ses meilleurs éléments, évoluant sur une pelouse en très mauvais état, privé de son public et, par conséquent, prenable. Mais si on fait un petit retour en arrière, on pourrait dire que le président Mouldi Abichou mérite tous les compliments. Ne serait-ce que pour sa générosité. En effet, il a accepté de présider le club quand tous les hommes d'affaires de Zarzis et les plus connus dans le domaine sportif se sont volatilisés, en début de saison. Cependant, son manque d'expérience est manifeste, ce qui est tout à fait normal. Avec plus de lucidité, quelques dérapages auraient pu être évités, comme le fait de désigner un porte-parole qui ne s'entend pas avec la majorité des médias et qui n'est pas souvent disponible. Pourtant, il y a parmi les membres du bureau directeur un jeune avocat sérieux et charismatique qui aurait pu faire l'affaire et éviter au club quelques soubresauts. La marginalisation du président de la commission des recrutements qui a failli se retirer, à maintes reprises, à cause des dépassements ; le limogeage de Skander Kasri, à une journée de la fin du championnat ; un acte hâtif qui n'a pas été apprécié dans les milieux sportifs de la ville ; la tenue de conférence de presse, la veille du match décisif ESZ-CA, en présence des joueurs ; la présentation des nouvelles recrues, en l'absence de Kazouz ; alors que le temps était plutôt à la concentration... Maintenant que le rideau est tombé sur le championnat 2014–2015, un bilan évaluatif s'impose pour tracer une autre conduite de parcours. La nouvelle saison pointe à l'horizon. Le départ de Krir, Regueï, Rabiï, Jouini, ainsi que Mosrati, Bacha, Aounalli, Dridi, Slama... et Kasri va métamorphoser l'ensemble. Espérons que l'effectif ne sera pas vidé et que les erreurs commises, cette année, ne se reproduiront pas à l'avenir, pour ne pas parler de grandeur et décadence, la saison prochaine.