Ils ont un charme particulier. Et pour cause : architecture traditionnelle et espace ouvert, le tout dans un cadre historique, puisque certains d'entre eux remontent à 1600. Ces cafés drainent beaucoup de jeunes et de moins jeunes à la recherche d'un calme mystique, tel le café El Mrabet ou le café El Chaouachin. 11h00 à la Médina, les cafés regorgent de gens, par un temps de canicule, les promeneurs sont à la recherche d'un coin de fraîcheur. Le café El Chaouachin et le café El Mrabet s'y prêtent. Le café El Chaouachin, situé au souk éponyme, sert des boissons chaudes et d'autres fraîches à un prix adorable. «Le café turc est à 1d,500, rétorque un groupe de jeunes étudiants venus à la recherche de quiétude. Ce n'est pas loin de notre université et c'est différent des cafés et des salons de thé du centre-ville qui manquent de cachet et d'authenticité». «Ici, tout a du charme», indique Houda, 2e année marketing, et de poursuivre : «Ce café est ancien, d'autant plus qu'il est à la croisée des deux souks de la Chachia. Le café lui doit son nom de par son emplacement. C'est notre coin favori. Chaque jour que Dieu fait, on sirote notre café ici ensuite on déjeune. Toute la bande s'y donne rendez-vous, on converse autour d'un café turc». Ici, rien n'est laissé au hasard. Les nattes qui couvrent les bancs sont en harmonie avec les petites tables bleues, rappelant la couleur de Sidi Bou Saïd. Les faïences sur les murs sont anciennes. Les amoureux de la Médina se retrouvent dans ce décor et dans les chants religieux et mystiques diffusés par le propriétaire du café. Ali et Mohamed sont deux fonctionnaires, ils se retrouvent tous les jours pour une chicha au café Chaouachin. «Le cadre est agréable et typique. La ville arabe est loin du vacarme du centre-ville et des klaxons des voitures. Ici, on retrouve la fraîcheur et la quiétude», souligne Mohamed. Les cafés de la Médina se côtoient mais ne se ressemblent pas. Situé non loin du café El Chaouachin, le café El Mrabet s'étend sur une grande parcelle de la rue «Trok». Datant de 1630, le café est aussi un mausolée. «C'est le plus ancien café de la Médina et du centre-ville», indique son propriétaire, M. Elyès Chiboub. Jadis, l'aristocratie tunisienne venait siroter un café et lire la fétiha après l'Aïd, c'était une tradition ancestrale. Cette tradition demeure jusqu'à nos jours», souligne M. Chiboub. Le café El Mrabet est magnifique avec ses nattes et colonnes. On sert toutes sortes de boissons, notamment le café turc. «Je suis venu de Sfax et le café Mrabet est un passage obligé pour moi et ma famille. Plusieurs couples sont attablés dans l'enceinte du café (espace du mausolée). Le coin est mystique, l'architecture est otomane, il regorge d'histoire», explique Férid, accompagné de sa fiancée. «Le café El Mrabet, premier café public en Tunisie, est le houbous de la mosquée Sidi Youssef. Par ailleurs, c'est un espace culturel, on y organise des manifestations à caractère culturel et folklorique, tel le malouf, stambali et des veillées ramadanesques», conclut M. Chiboub