Les jihadistes font sauter un important gazoduc Les jihadistes du groupe extrémiste Etat islamique (EI) ont fait sauter avant l'aube, hier dans le centre de la Syrie, un gazoduc alimentant la capitale Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). L'attaque a eu lieu peu après minuit dans l'est de la province de Homs près de l'aéroport militaire T-4. Ce gazoduc transportait le gaz jusqu'aux banlieues de Damas et de Homs pour produire de l'électricité et fournir du chauffage pour les particuliers, précise le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane. L'EI s'est emparé de plusieurs gisements de pétrole et de gaz dans la province de Homs, notamment lors de sa récente offensive sur la cité antique de Palmyre. Toute attaque visant les fournitures de gaz du régime est importante, car ses ressources sont très faibles, a souligné M. Abdel Rahmane. En faisant sauter des gazoducs, l'EI cherche pour l'instant à priver le régime de ressources vitales, estime l'expert Yazid Sayegh, du Carnegie Middle East Centre à Beyrouth. Les forces gouvernementales ont perdu la ville de Palmyre le 21 mai, cédant encore plus de terrain au sud-ouest de la ville les jours suivants. Elles se sont également retirées de la majeure partie de la province d'Idleb (nord-ouest), où une coalition rebelle comprenant notamment la branche locale d'Al-Qaïda, principal rival de l'EI, a renforcé son contrôle. L'armée de l'air mène régulièrement des raids sur les zones rebelles de la province, et hier l'Osdh a fait état de la mort de 10 civils dans de nouveaux raids sur la localité de Saraqeb. Le conflit syrien a fait plus de 230.000 morts, dont près de 70.000 civils, selon l'Osdh, qui fait méticuleusement le compte des pertes humaines depuis plus de quatre ans. Parmi eux, figurent plus de 11.000 enfants. Combats entre Hezbollah et EI Par ailleurs, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé hier que le mouvement chiite libanais avait commencé à se battre contre les jihadistes sunnites de l'Etat islamique (EI) à la frontière syro-libanaise. «La bataille contre Daech (acronyme arabe de l'EI) dans le Qalamoun a commencé, dans la chaîne orientale (de montagnes) et à la frontière syro-libanaise», a-t-il dit lors d'un discours télévisé. Les violents combats ont fait des dizaines de morts parmi les jihadistes de l'EI, a affirmé M. Nasrallah. Il a ajouté que le Hezbollah avait aussi perdu des hommes, sans donner de chiffre précis. «Ils (les jihadistes) ont commencé la bataille, mais nous allons (la) continuer», a-t-il martelé. Le Hezbollah combat les rebelles et les jihadistes aux côtés de l'armée du régime syrien, en affirmant vouloir ainsi protéger le Liban. L'EI, qui a proclamé un «califat» à cheval sur la Syrie et l'Irak, s'est emparé de pans entiers de territoires dans ces deux pays et y a encore remporté plusieurs victoires ces derniers mois. «Je vous assure que ces hommes seront battus, c'est une question de temps et nous ne sommes pas pressés», a lancé M. Nasrallah. La télévision du Hezbollah, Al-Manar, qui a diffusé le discours, avait auparavant montré des images de corps allongés sur un terrain montagneux, en affirmant qu'il s'agissait de jihadistes de l'EI tués durant des affrontements près de la localité libanaise de Ras Baalbeck, près de la frontière syrienne. M. Nasrallah a précisé que l'armée syrienne et le Hezbollah contrôlaient les principales montagnes et collines du Qalamoun, après y avoir défait le principal rival de l'EI, le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. L'offensive conjointe du Hezbollah et de l'armée syrienne pour nettoyer la région des rebelles et jihadistes a commencé il y a environ un mois. L'an dernier, des jihadistes venus de Syrie s'étaient emparés brièvement de la ville frontalière libanaise d'Arsaal, prenant en otage des dizaines de membres des forces libanaises de sécurité. Depuis, quatre ont été exécutés et 25 autres policiers et soldats sont toujours aux mains des jihadistes du Front Al-Nosra et de l'EI.