Demain, Nebras, l'institut tunisien de réhabilitation des survivants de la torture, nouvellement créé, tient une rencontre avec la presse. Objectif : sensibiliser les médias et la société civile à l'importance de l'assistance aux victimes de cette atteinte grave aux droits de l'Homme. La journée mondiale des Nations Unies pour le soutien des victimes de la torture est célébrée le 26 juin de chaque année. A cette occasion, Nebras, le nom tant d'une association que de l'Institut tunisien de réhabilitation des survivants de la torture, créé par des médecins venus de la société civile post-révolutionnaire, tient une rencontre avec la presse, le mercredi 24 juin 2015 à 10h30, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens, au Belvédère. Organisée en partenariat avec l'ONG danoise, qui lutte contre la violence organisée et la torture dans le monde, Dignity, cette conférence entend sensibiliser les journalistes à l'importance de l'assistance aux victimes de la torture qui passe par la réhabilitation comme premier pas vers la réparation. Pour introduire l'expérience pilote de l'institut Nebras, qui a ouvert ses portes en novembre dernier, la rencontre réunira le Dr Malek Lakhoua, directeur du centre et les psychiatres, Dr Zeineb Abroug et Dr Anissa Bouasker, membres du comité scientifique de l'Institut, ainsi que Dr Fethi Touzri et Dr Riadh Bouzid, membres de son comité directeur. Le cadre juridique en rapport avec la torture en Tunisie et ses perspectives de réforme sera présenté par Kameleddine Ben Hassan, juriste et membre du cabinet du ministre de la Justice, chargé de la réforme des prisons. Il fait également partie du groupe technique de coopération entre Dignity et le ministère de la Justice. La torture est définie par les responsables de Nebras comme : « Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou morales sont intentionnellement infligées à une personne par ou avec le consentement des autorités étatiques avec un objectif spécifique : punir, soutirer des aveux ou informations, se venger ou terroriser. La torture a pour objectif de détruire l'identité des victimes et détruire leur sentiment d'appartenance à l'espèce humaine ». Pour faire face à cette atteinte grave aux droits de l'Homme, que les autorités de notre pays ont longtemps utilisée contre les prisonniers d'opinion jusqu'à la veille du 14 janvier 2011 et, selon plusieurs associations humanitaires nationales et internationales, continuent à exercer contre les prisonniers de droit commun, l'institut a mis en place une approche multidisciplinaire. « Ce traumatisme grave engendre souvent des séquelles psychiques et physiques. D'où le traitement chez nous des victimes par un kinésithérapeute, des médecins et des psychiatres formés dans la prise en charge des survivants de la torture. L'accompagnement social est également fondamental, les assistants sociaux ayant pour mission l'intégration des survivants dans le monde du travail notamment », explique Malek Lakhoua, le directeur de Nebras. L'institut, qui a signé un protocole d'accord avec le ministère de la Santé, reçoit aujourd'hui une cinquantaine de patients auxquels il offre une réparation totalement gratuite.