Concert inaugural de la 2e édition du Rotary Music Festival proposé mercredi à l'Acropolium de Carthage et servi par la violoniste tunisienne Yasmine Azaiez. Mercredi dernier a eu lieu le coup d'envoi de la seconde édition du Rotary Music Festival organisé par le Rotary Club Sidi Bou Said en collaboration avec Pulp Events et qui s'étalera du 1er au 5 juillet. Au programme de cette édition, un nombre d'artistes tunisiens tels que la chanteuse Nabiha Karaouli, la chanteuse, compositrice et membre de l'Orchestre National de Tunis Nessrine jabeur, la chanteuse de jazz Najet Ounis et la chanteuse lyrique Yosra Zekri. La soirée de clôture sera assurée par la troupe spécialiste du chant liturgique «mjarred», La Issawiya de Sidi Bou Said. Le Festival se propose, toujours, d'allier culture et action sociale. En effet, les recettes du Festival profitent aux œuvres caritatives du Rotary Club, à savoir : - La rénovation de l'école primaire de Ain Lahnach à Béja - Le financement de l'achat de matériel et l'amélioration de l'infrastructure du dispensaire médical de Sidi Bou Said, - L'organisation du «Dîner pour tous» à l'occasion du mois de Ramadan au profit des démunis, - L'équipement de la future Maison des jeunes de Sidi Bou Said d'une bibliothèque - L'assainissement de la source d'eau de Ain Tassat. Un public nombreux est venu joindre l'utile à l'agréable, ce soir-là, savourant de la belle musique tout en contribuant à une bonne action. La soirée d'ouverture, riche et colorée, donnait le ton du Festival. Elle était assurée par la jeune artiste Yasmine Azaiez. Depuis ses débuts sur la scène internationale, la jeune virtuose violoniste mène une carrière exemplaire. Dans un style bien à elle, avec décontraction et disponibilité, prouvant que ce n'est pas incompatible avec travail et rigueur. Ses choix sortent parfois des sentiers battus comme en témoigne sa participation remarquable en tant que compositrice de la bande originale du film «Histoires tunisiennes» sorti en 2012, réalisé par Nada Mezni Hafaiedh. Yasmine Azaiez a également eu un rôle majeur dans ce film celui du personnage «Shams», aux côtés des acteurs Taoufik Ayeb et Chekra Rammeh. Un état d'esprit qui se retrouve également dans son répertoire. Sa facilité à aborder chaque style, en y ajoutant une touche personnelle, impressionne. Sa performance de mercredi dernier, va dans ce sens-là, nous faisant redécouvrir des qualités d'expression insoupçonnées dans les morceaux qu'elle a interprétés et qui sont issus de son dernier album, désormais disponible sur ITunes dès le mois d'août prochain, ainsi qu'à travers l'interprétation des chansons qu'elle nous a offertes. Le concert débutait sur une note mélancolique, avec l'interprétation d'un joli morceau au violon que l'artiste dédiait à la mémoire des victimes de l'attentat de Sousse. Au violon comme au chant, Yasmine Azaiez captivait l'assistance avec une exécution juste et une voix d'une suavité à calmer la mer. Avec son joli timbre pop soutenu par un piano et des percussions irréprochables, la jeune virtuose aborde une série de chansons en anglais plongeant le public dans un univers charmant et intimiste de soul, pop et jazz ainsi qu'un ensemble de reprises originales de titres connus, tels que « Feeling good » de la légendaire Nina Simone, ou une relecture originale au violon de « Ah ya Khlila » de la grande diva Saliha. La complicité est de mise entre la violoniste et les instrumentistes. Son jeu chaleureux et vibrant occupe pleinement l'espace créant une atmosphère intime avec le public. Cependant, ses parties solos sont hautement virtuoses, son interprétation révèle une vraie sensibilité et ne repose pas uniquement sur la technique. Le ravissement et l'approbation du public n'étaient que justice. Ronz NEDIM