« Un attentat à la bombe contre l'ambassadeur des Etats-Unis aurait été déjoué. L'explosif devait être posé sous le fauteuil du salon de coiffure, sis au Kram, où l'ambassadeur prévoyait de se rendre ». Entendus hier par des parlementaires sur la question de la lutte contre le terrorisme, des représentants de la commission nationale de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, créée en février, ont révélé qu'un attentat contre l'ambassadeur des Etats-Unis aurait été déjoué grâce à l'interception de communications via les réseaux sociaux. En effet, la découverte de la personne qui administrait la page « Mellet Ibrahim » (La religion d'Abraham) a conduit à la mise à nu d'un certain nombre de projets d'attentats qui, s'ils avaient eu lieu, auraient « ébranlé l'Etat », selon les termes d'un des responsables qui tous n'ont pas souhaité que leurs noms soient rendus publics. Toujours selon les déclarations du responsable qui a utilisé sciemment des termes imprécis pour en parler : « L'ambassadeur des Etats-Unis aurait pu être tué par une bombe qui allait être posée sous le fauteuil du salon de coiffure où il prévoyait d'aller au Kram-Ouest ». Les responsables ont indiqué que le démasquage de l'administratrice de la page « Mellet Ibrahim », Fatma Zouaghi, a, entre autres, permis de mettre en place l'opération d'infiltration qui a duré quatre mois (de septembre à décembre) d'un groupe terroriste et qui a mené à l'élimination de Khaled Chaieb alias Lokman Abou Sakhr, un des chefs les plus puissants de la brigade terroriste Okba Ibn Nafaa. L'un des responsables a affirmé que l'organisation était tellement cloisonnée que bien qu'il ait été en contact permanent avec elle, Lokman Abou Sakhr lui-même ne savait pas qu'il avait affaire à une femme responsable de la diffusion de l'information. « Je vous enverrai une de nos sœurs », aurait-elle dit à Lokman Abou Sakhr sur Internet, en parlant d'elle-même, lorsqu'ils avaient prévu de se rencontrer à Tunis devant le ministère de la Santé pour lui remettre un Flash Disk contenant des informations cruciales. Chaque cyberterroriste dispose de 100 à 150 comptes facebook et twitter Ce fameux Flash Disk dans lequel figuraient des données sur l'opération terroriste de Henchir Ettalla survenu à la fin de l'année dernière, « aurait pu fortement affaiblir l'Etat » si les documents qu'il contenait avaient été publiés sur la Toile. Les investigations faites depuis ont permis le démantèlement d'une véritable armée travaillant sur le web. Selon les représentants de la commission, chaque membre de ces cyberterroristes disposait de 100 à 150 comptes entre Facebook et Twitter. Les représentants de la commission ont par ailleurs annoncé qu'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme serait fin prête à la mi-août. Une stratégie qui nécessite néanmoins un budget colossal entre 150 et 300 millions de dollars. A propos du projet de loi antiterroriste à l'examen au sein de l'ARP, les responsables de la commission ont exprimé leur rejet de la composition de la commission nationale de lutte contre le terrorisme prévue par l'article 62 du projet. Lassad Bouchaouel, représentant de la direction générale de la douane au sein de la commission, a indiqué dans une déclaration aux médias que la commission créée en février était composée de responsables de l'intérieur, de la douane, du ministère des Affaires étrangères, de la Défense et d'autres intervenants dans la lutte contre le phénomène terroriste.