Un regard sur hier, afin d'éclairer aujourd'hui, signé Ezzeddine Madani et Abdelghani Ben Tara. Demain, la scène du festival international de Hammamet propose au public, en ouverture de sa 51e édition, une première théâtrale. Allah yonsor sidna de Abdelghani Ben Tara est un texte de Ezzeddine Madani qui revient sur un événement politique majeur de l'histoire de la Tunisie: la promulgation du Pacte fondamental ou Aahd el Amen par Mohammed Bey en 1857. La pièce propose une lecture de la période qui a suivi cette constitution qui a élevé les Tunisiens au statut de citoyens et non de sujets, jusqu'à son abrogation par ce même Bey et l'instauration du pouvoir absolu qui déclencha la révolte de Ali ben Ghedhehem. «Le texte a été écrit en 1996 et je voulais le mettre en scène depuis», nous a expliqué Abdelghani Ben Tara lors de la conférence de presse du festival qui s'est tenue la semaine dernière au centre culturel international de Hammamet. Cet épisode déterminant de notre passé éclaire notre présent et nous permet de tirer des leçons de l'Histoire, et c'est sous cet angle que Ezzeddine Madani a écrit Allah yonsor sidna. La mise en scène de Ben Tara mettra l'accent sur les personnages qui ont fait cette histoire. Il rejoint en cela le point de vue de Madani qui désire rendre hommage au peuple tunisien qui a toujours résisté aux tyrans. Le titre de Allah yonsor sidna est satirique, faisant référence à la formule avec laquelle on louait le Bey à l'époque, nous informe le metteur en scène. La pièce est d'une durée de deux heures moins le quart. Quant aux comédiens qui incarneront ses personnages, il y aura, entre autres, Abdelghani Ben Tara dans le rôle du Bey, Elyès Laabidi, Lotfi Akermi, Atef Bouaabena, Mounir Boughanmi et Mouldi Arar.